Libreville : la police des plages en désertion sous le regard impuissant de Lambert Noël Matha
Autrefois très présents, les agents des Forces de police nationale (FPN) semblent avoir déserté les miradors de la plage située en face du Lycée nationale Léon Mba (LNLM). Une situation qui n’est pas sans conséquence puisque les amateurs de la baignade et les habitants environnants sont à la merci des noyades, agressions et tous autres types de larcins.
Érigés afin d’optimiser la sécurité des biens et des usagers de la plage du Lycée national Léon Mba, les miradors d’observation sont désormais abandonnés. En effet, les policiers qui y avaient été affectés n’y sont plus depuis un bon moment. À l’exception de rares agents présents le dimanche à l’occasion des activités organisées par des opérateurs économiques.
Un manque criant de moyens opérationnels pour la police des plages ?
Avec plus d’une centaine de kilomètres de côtes destinées à la baignade, les Librevillois étaient enthousiastes à l’idée de se pavaner à la plage en toute sécurité. Et pour cause, la création en 2018 de la police des plages était censée installer une quiétude dans le cœur des riverains. Seulement cinq ans plus tard, le projet ne constitue plus une priorité pour le ministre en charge de l’Intérieur, Lambert Noël Matha.
Des sources concordantes révèlent que la feuille de route initiale n’aurait pas été suivie à la lettre. Les moyens opérationnels prévus n’ont pas été mis en place. Résultat, « les agents se tournent les pouces, ils se contentent de veiller avec nous », affirme un usager. Cette innovation n’aura donc été qu’un écran de fumée, voire de l’argent jeté par la fenêtre pour la construction desdits miradors.
Une désertion aux lourdes conséquences
Censée mettre un terme aux incidents malheureux tels que les noyades, les braquages, la police des plages aura lourdement échoué. Si les découvertes des corps inertes sont de moins en moins vécus, la présence policière sur la plage de Léon Mba demeure une nécessité au regard de la hausse de l’insécurité et de la proximité avec des établissements scolaires.
D’aucuns se questionnent sur l’utilité de la police des plages. Simple outil de dissuasion ou véritable outil pour la protection des personnes et des biens ? La réponse à cette interrogation entraînerait d’emblée une refonte profonde de ce corps qui ne semble finalement n’être qu’une unité de façade. Le gouvernement gagnerait dès lors à se saisir de ce dossier pour stopper léthargie.
Herton-Sena POUBA