Lambaréné: quand Guy Patrick Obiang reste sourd aux revendications du personnel du Centre hospitalier régional Georges Rawiri
Face au mépris affiché par la Direction générale du Centre Hospitalier Régional Georges Rawiri de Lambaréné (CHRGRL), les agents de cette structure hospitalière ont décidé de hausser le ton en annonçant leur entrée en grève générale illimitée et la cessation de toute activité professionnelle. Motif, le non-paiement de plus de 7 mois de primes, le mauvais traitement dont ils se disent victimes de la part de la hiérarchie et réclamer de meilleures conditions de travail. Une situation pour laquelle le gouvernement ne semble pas se soucier et qui expose les riverains à un danger de mort certain.
A l’instar de plusieurs agents d’autres secteurs, les fonctionnaires de la Santé sont en ébullition ces derniers temps. Après la main d’œuvre non permanente du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), c’est au tour du personnel soignant du Centre hospitalier régional Georges Rawiri de Lambaréné de monter au créneau. Depuis l’épuisement du préavis de grève où ils assuraient un service minimum, ces derniers ont unanimement déserté leurs postes de travail. Créant ainsi une paralysie totale des activités.
Une démarche qui n’aura pas laissé indifférentes les autorités administratives de la province en tête desquelles le gouverneur de la province du Moyen-Ogooué, Barnabé Babé Mbangalivoua qui aurait convoqué plusieurs réunions d’urgence visant à désamorcer le mouvement d’humeur en tentant de proposer des issues conciliantes. Mais pour l’heure, rien n’est fait.
Il faut souligner que dans ce conflit la direction provinciale de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et la Direction générale de cette structure hospitalière seraient pointées du doigt. Lesquelles auraient indiqué ne pas être responsables de cette situation. En effet, les agents indiquent qu’un chèque de 89 millions FCFA aurait été mis à disposition sauf que ce dernier ne couvrirait que 3 sur les 9 mois d’impayés. Une solution qui ne serait pas du goût du personnel. Pis, le Directeur du CHRGRL, Dr. Elie Gide Rossatanga, brillerait davantage par l’indifférence que par le dialogue.
Une situation décriée par le porte-parole du collectif, Aimé Nzeng Ollomo. « Durant la période allant du 13 au 30 avril 2022, nous avons assuré le service minimum, pour donner la possibilité à la hiérarchie de régler la situation. Mais nous sommes arrivés au terme du délai imparti. Il était donc important, pour nous, de nous réunir et de décider de la conduite à tenir. N’ayant rien obtenu de la hiérarchie, nous avons, tout simplement, décidé de durcir le mouvement d’humeur. Nous ne percevons plus, depuis sept mois, les primes de garde. Par conséquent, nous décidons de ne plus assurer les permanences et de ne travailler que de 7 h 30 mn à 16 h 30 mn conformément à la décision du Conseil des ministres du 29 janvier 2021 qui revoyait les horaires journaliers et hebdomadaires de travail en République gabonaise » a-t-il déclaré. Non sans indiquer la défaillance du plateau technique, du bloc opératoire, de la vétusté de certains bâtiments et parfois de la pénurie de médicaments.
Toutes choses qui devraient interpeller les plus hautes autorités en l’occurrence le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda et le ministre de la Santé, le Dr. Guy-Patrick Obiang Ndong afin qu’elles se penchent également sur ce cas qui fait écho à l’appel de nombreuses structures hospitalières de l’intérieur du pays qui manquent d’équipements pour prendre en charge comme il se doit ces nombreux compatriotes. Une situation inégalitaire qui contraste avec la volonté de l’égalité des chances prônée par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, qui intègre la capacité pour tout citoyen d’être pris en charge de manière égalitaire au sein des hôpitaux et dispensaires. Pour l’heure, les populations restent les premières victimes de cette situation.