Gabon : vers un développement durable grâce à la GSEZ
Comment concilier impératif de développement et préservation de l’écosystème forestier ? Tel est le pari que se sont fixé les autorités gabonaises dans leur stratégie de transformation de l’économie à travers la création de la Zone économique spéciale récemment renommée Zone d’investissement spéciale (ZIS) de Nkok, dans le 2e arrondissement de Ntoum. D’une superficie de 1126 ha, cet espace économique est le fruit d’un partenariat public privé (PPP) entre l’État gabonais et ARISE IIP.
Après des débuts timides en 2010, la ZIS de Nkok, pilier de l’économie forestière gabonaise, a su progressivement s’imposer comme une référence en matière d’exploitation durable des forêts. Forte de ses 23 années d’existence, les quelque 144 entreprises implantées, concentrent à elles seules plus de 16 000 emplois directs et indirects.
Avec un taux de déforestation de moins de 1% en moyenne au cours des trente dernières années, le Gabon fait école sur le continent africain et se positionne en leader dans la sous-région du bassin du Congo qui englobe le Cameroun, la Centrafrique, la Guinée Équatoriale, la République du Congo et la République démocratique du Congo.
La centaine d’entreprises installées sur la Zone d’investissement spéciale de Nkok scient et stockent pas moins de 81 000 m³ de bois sur les 40 hectares aménagés selon les chiffres de l’Autorité administrative de la Zone rendus publics en janvier 2023 et se partagent les marchés européen et américain.
Ces résultats, le pays les doit à une législation renforcée, qui part de l’attribution des concessions forestières, en passant par la coupe, l’acheminement et la transformation en usine jusqu’au produit fini. Ces étapes font l’objet d’un suivi soutenu par des outils tels que le système TraCer-Nkok développé par le groupe FRM en collaboration avec l’ONG Brainforest. « Le défi à Nkok est la traçabilité du bois. La ZIS doit être exempte de bois obtenu illégalement », avait déclaré Marc Ona, secrétaire exécutif de Brainforest à propos de cet outil.
Pour rappel, le Gabon est le premier pays du bassin du Congo à avoir rejoint le système régional de certification panafricaine des forêts (Pan African Forest Certification, PAFC), qui atteste du caractère durable de la gestion forestière et de la traçabilité du bois, de la forêt jusqu’au produit fini.
Karl MAKEMBA
GMT TV