Gabon : vers l’élaboration d’un plan national pour l’usage rationnel des antimicrobiens
Sous l’impulsion du ministère de la Santé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Agence Nationale du Médicament et des Produits de Santé (ANMAPS) a lancé, le 23 octobre 2024, un atelier consacré à l’optimisation et la sécurisation de l’utilisation des antimicrobiens. L’objectif est clair : élaborer un plan national pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), un enjeu de santé publique souligné par l’Agence gabonaise de presse (AGP).
La cérémonie d’ouverture de cet atelier, qui se tient à Libreville du 23 au 25 octobre 2024, a rassemblé plusieurs acteurs de la santé et du développement durable. Le ministre de la Santé, le Pr Adrien Mougougou, a présidé l’événement en présence de la ministre de l’Environnement, Arcadie Svetlana Minguengui-Ndomba, et du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. Cette rencontre intervient après les récentes assises internationales tenues à New York le 26 septembre dernier, témoignant de l’ampleur mondiale de cette problématique.
Dans son allocution, le Pr Mougougou a mis en avant l’urgence d’une action coordonnée face à la menace grandissante de la RAM, appelant à une « approche une seule santé » intégrant différents secteurs. « La lutte contre la résistance aux antimicrobiens est une urgence multisectorielle qui nécessite une synergie d’actions », a-t-il souligné. Selon lui, cet atelier constitue une occasion de partager des idées pour développer des stratégies communes et efficaces.
La sensibilisation : un levier crucial pour lutter contre la RAM
Le Dr Inoua Aboubacar, représentant de l’OMS, a quant à lui insisté sur la nécessité de sensibiliser les populations à l’usage responsable des antimicrobiens. « L’usage abusif et inapproprié des antimicrobiens, tant par les populations que par les professionnels de santé, est une menace pour les progrès réalisés en matière de santé », a-t-il déclaré, selon l’AGP.
Les antimicrobiens, utilisés pour combattre les bactéries, champignons, virus et parasites, risquent en effet de devenir inefficaces en cas de surconsommation ou d’automédication. Cela pourrait compliquer le traitement de maladies courantes et mener à des infections plus difficiles à soigner. Face à cette urgence, les autorités gabonaises espèrent, grâce à cet atelier, poser les bases d’une politique solide pour limiter la propagation de la RAM et garantir la sécurité sanitaire de tous.