Gabon : une vidéo obscène diffusée par TerCar relance le débat sur la protection des mineurs en ligne

Une séquence vidéo choquante publiée ce mercredi 30 avril 2025 sur Facebook par le comédien TerCar provoque une vive indignation au sein de l’opinion publique gabonaise. Dans cet extrait de quelques secondes, on y voit un jeune couple surpris en plein ébat sexuel apparent dans un champ, filmé sans consentement par un tiers qui profère des propos humiliants, dégradants et ostensiblement sexuels. La vidéo, qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, expose de manière frontale des scènes susceptibles de troubler l’ordre public et de nuire gravement à la moralité des jeunes publics.
Une scène sordide sur fond de voyeurisme numérique. Vêtus de manière décontractée — pantalon et t-shirt pour lui, jupe bleue et casquette pour elle — les deux jeunes sont interpellés par un homme, vraisemblablement le propriétaire du terrain, qui filme la scène tout en tenant des propos particulièrement crus : « Encore toi ! Tu sais que je n’aime pas quand tu mets ton visage là, non ? », peut-on entendre, suivi d’invectives sur leur incapacité à se rendre dans « un hôtel à 3 000 francs ». Des paroles à connotation sexuelle explicite, partagées sans aucune retenue ni floutage des visages sur une plateforme accessible aux mineurs.
Laxisme des plateformes et silence judiciaire ?
Ce contenu, qui frôle l’incitation à la débauche et à la dépravation des mœurs, questionne à nouveau le rôle de l’État dans la protection des usagers du numérique, notamment les enfants. « Il est inconcevable qu’en 2025, de telles scènes circulent en toute impunité sur les réseaux sociaux, transformés en dépotoirs de l’intimité humaine pour un simple gain de notoriété », fustige un parent d’élève joint par Gabon Media Time.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour appeler le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, à se saisir du dossier. L’ouverture d’une enquête pour diffusion de contenu à caractère obscène sur un réseau accessible aux mineurs est réclamée par les défenseurs de l’éthique numérique. « Il faut que cette affaire serve d’exemple. L’impunité numérique a assez duré », insiste un juriste spécialisé en droit des médias.
Un vide réglementaire préoccupant
Alors que le gouvernement a maintes fois évoqué la nécessité de réguler les contenus en ligne, les faits montrent que les plateformes comme Facebook restent des zones grises où règnent la loi du buzz et du voyeurisme, sans véritable régulation locale. L’affaire TerCar relance donc, une fois encore, l’urgence d’une législation gabonaise forte en matière de cyberéthique et de responsabilité éditoriale.
Si aucune suite judiciaire n’est donnée, cette affaire risque d’ouvrir la voie à d’autres dérives similaires, dans un contexte où les jeunes gabonais sont de plus en plus exposés aux dangers du numérique sans réelle barrière éducative ou légale.
GMT TV