Gabon : un taux d’endettement réduit à 55,2% du PIB, loin du seuil communautaire de 70%
La gestion de la dette publique gabonaise suscite de vifs débats, notamment après l’incident de paiement enregistré en janvier et la dégradation de la note souveraine du pays par Fitch Ratings. Face aux critiques de l’opposition dénonçant un manque de vision dans la stratégie de désendettement, le ministère des Comptes publics et de la Dette a tenu à rétablir les faits en présentant les derniers chiffres de l’encours de la dette.
Une dette maîtrisée malgré un héritage difficile. À leur arrivée aux affaires en septembre 2023, les autorités de transition ont hérité d’une situation financière préoccupante, avec un endettement atteignant le seuil communautaire de 70% du PIB. L’urgence pour le gouvernement était alors de rétablir la confiance des bailleurs de fonds, en apurant les arriérés de paiement laissés par l’ancien régime.
Selon les données officielles, cette politique de gestion rigoureuse a permis de ramener l’encours de la dette à 7 021,9 milliards de FCFA à fin décembre 2024, soit une réduction significative grâce au remboursement de 1 727 milliards de FCFA en un peu plus d’un an. Une baisse qui place désormais le taux d’endettement du Gabon à 55,2% du PIB, bien en dessous du seuil communautaire de 70% fixé par la CEMAC.
Un endettement limité sous le CTRI
Contrairement aux critiques évoquant une spirale d’endettement, le gouvernement affirme avoir contracté seulement 260 milliards de FCFA de nouveaux emprunts entre août 2023 et janvier 2025. Ce montant se répartit entre : 54,5 millions d’euros pour le projet Gabon Digital ; 54,5 millions d’euros pour un projet régional ; 169 milliards de FCFA via un emprunt obligataire ; 20 milliards de FCFA via un autre emprunt obligataire.
L’incident récent avec la Banque mondiale a toutefois rappelé la nécessité pour le Gabon de stabiliser davantage ses finances publiques. Conscient des défis à venir, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a sollicité en début d’année l’appui du Fonds monétaire international (FMI). Une démarche qui suscite des interrogations, notamment sur la possibilité d’un programme d’austérité qui pourrait affecter certains acquis sociaux, comme le paiement des bourses scolaires.
Alors que le gouvernement se veut rassurant sur la viabilité de sa politique économique, l’enjeu pour les mois à venir sera de préserver les équilibres budgétaires sans impacter la relance économique et sociale. Une équation délicate, dans un contexte où les partenaires internationaux restent attentifs aux engagements financiers du pays.
GMT TV