Gabon : un second mandat ponctué de grèves pour Ali Bongo
Le dernier septennat d’Ali Bongo Ondimba n’aura pas été des plus faciles sur le plan social. Malgré les promesses faites par le candidat en 2016 de voir le nombre de grèves drastiquement baisser sur l’ensemble du territoire, il n’est visiblement pas parvenu à créer les conditions d‘un dialogue constructif avec les syndicats. Un résultat que les Gabonais apprécieront, à l’évidence, à l’occasion des élections générales qui se profilent.
En effet, ce deuxième mandat d’Alu Bongo Ondimba aura été particulièrement agité. Les grèves à répétition observées dans plusieurs secteurs de l’administration publique ont considérablement dégradé la qualité du service public et occasionné des pertes sèches dans les caisses de l’Etat. Un triste constat qui fait mentir l’optimisme affiché par le président sortant qui promettait dans son programme « Mon engagement pour un Gabon émergent », une réduction considérable des grèves grâce à un dialogue permanent avec les partenaires sociaux.
Un dialogue social quasi inexistant
La grève des magistrats en cours depuis 2017 est une parfaite illustration de l’échec du dialogue social prôné par le chef de l’État. En effet, il a fallu 7 mois au gouvernement, à partir du déclenchement de la grève illimitée des magistrats en décembre 2022, pour apporter une réponse au passage, non satisfaisante, aux revendications du principal syndicat, au sujet du statut des magistrats. Cette grève qui continue de paralyser le système judiciaire aboutit à des violations des droits des justiciables et à une paupérisation des avocats.
Par ailleurs, les grèves permanentes au sein des régies financières ont eu pour effet des pertes sèches pour la seule année 2017 de plus de 379 milliards de FCFA. Un déficit qui aurait pu être évité grâce à un dialogue permanent maintenu avec les syndicats, dont les revendications ne représentaient que 28 milliards de FCFA, soit 1/13è des sommes perdues.
Les déboires que connaît la CNSS depuis un certain nombre d’années sont dus à un mélange d’impuissance des pouvoirs publics et de leur difficulté à s’asseoir autour d’une table avec le Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS). En effet, après plusieurs années de détournements de fonds au sein de cette caisse, l’Etat a finalement consenti en 2022, à la mettre sous gestion d’un comité de surveillance chargé de la restructurer.
Ainsi, le climat social a été ponctué par de nombreux événements de cette envergure, qui n’ont eu pour effet que de dégrader les conditions de vie des Gabonais, déjà fragilisés par une conjoncture internationale défavorable. En effet, malgré la volonté manifeste du président de la république Ali Bongo Ondimba de faire du dialogue social un pan essentiel de son septennat finissant, il n’a pas su s’entourer d’une équipe gouvernementale apte à mettre en application ses aspirations.