Gabon : sports de combats, véritable vitrine du pays à l’international
Au-delà du fait que le sport offre des avantages non négligeables sur le plan de la santé et du bien-être, dans un pays loin d’offrir une qualité de vie suffisamment bonne pour permettre l’épanouissement de sa population, il est aujourd’hui considéré comme un outil de soft power. Dans une citation devenue célèbre, George Orwell, écrivain britannique, indiquait d’ailleurs, « le sport, c’est la guerre, les fusils en moins ». Au Gabon, notre très cher pays, le sport semble se résumer uniquement au football. Une discipline dans laquelle le pays peine pourtant à exceller malgré des individualités. Or, taekwondo, judo, boxe, karaté, sont autant de disciplines qui aujourd’hui semblent bien mieux se porter et font rayonner le pays à l’international.
N’ayons pas peur de le dire. Les sports de combat méritent une meilleure prise en compte et une meilleure exposition au Gabon. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder le panel d’athlètes gabonais présents à Paris pour les Jeux Olympiques. Le Gabon y sera représenté dans quatre (4) disciplines que sont le taekwondo, le judo, la natation et l’athlétisme, avec comme tête de gondole, la taekwondoïste Emmanuela Atora Eyeghe (-57kg) et la la judokate Virginie Aymard (-48 kg), qui auront pour ambition ultime de suivre les pas de leur illustre aîné, Anthony “Anthox” Obame.
Vice-champion olympique de taekwondo en 2012, premier et unique médaillé olympique gabonais, ce dernier n’avait même pas bénéficié de l’accompagnement nécessaire pour un athlète de haut niveau. Encore moins de l’exposition nécessaire après sa médaille. Son seul péché? Il n’était pas footballeur professionnel. Il faut dire qu’au Gabon, parler de sport, c’est parler de football. Le sport roi est la seule discipline sportive qui semble valoir la peine dans le pays des Panthères. Pourtant, malgré les centaines de milliards de FCFA injectés depuis 2012 et la co-organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), aucun trophée. Même pas une demi-finale continentale.
« Le sport, c’est la guerre, les fusils en moins »
Au contraire des sports de combat dans lesquels le Gabon semble exceller, le football qui bénéficie de généreuses subventions, tend bien plus à détériorer l’image du pays qu’à la renforcer. Ce qui interroge sur l’orientation que doit prendre la politique sportive. Boxe, judo, karaté, taekwondo. Ces sports dans lesquels excellent finalement les Gabonais, en plus de favoriser la condition physique, la santé, le bien-être, la force, la souplesse et la discipline dans un pays qui en a grandement besoin, peuvent être des vitrines pour le Gabon. Pour son autodétermination, sa résilience et sa capacité à rebondir. Les compétitions sportives internationales étant considérées par beaucoup comme « le reflet des tensions, interactions et intérêts géopolitiques ».
Un enjeu économique
Renforçant le développement personnel, éloignant de certains vices, capables d’offrir des opportunités aux jeunes de s’engager dans des sports structurés en mesure d’éloigner les jeunes des comportements déviants et d’une criminalité juvénile grandissante, les sports de combats qui en plus, ne nécessitent pas des investissements lourds, sont réellement à prendre en compte. D’autant plus qu’en plus d’accroître la visibilité du pays sur la scène internationale, renforçant ainsi son image et sa réputation, le développement des sports de combat peut stimuler l’économie locale en créant des emplois dans les clubs, les salles de sport, et en attirant des événements sportifs internationaux.
Pouvant entraîner dans son sillage, des secteurs connexes tels que le tourisme que tentent désespérément de développer les autorités de la transition, la mise en valeur à grande échelle des sports de combat qui sont la réelle vitrine du sport gabonais, sont par ailleurs en mesure de permettre une valorisation de la culture locale, étant entendu que certains sports de combat sont profondément enracinés dans la culture gabonaise. Avec le potentiel de découvrir et de développer de jeunes talents dans les sports de combat, offrant ainsi des opportunités pour une carrière sportive et des réussites individuelles, le Gabon qui se cherche des solutions à l’emploi notamment chez les jeunes a donc des atouts, qu’hélas, il se refuse de développer.