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Gabon : plus de 326 milliards de FCFA d’achats en « biens et services » effectués par l’État en 2020

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Alors que les charges financières de la dette ont été ordonnancées à hauteur de “seulement” 280,127 milliards de FCFA à fin décembre 2020 comme l’indique l’un des derniers rapports d’exécution budgétaire produit par la Direction générale du budget et des finances publiques (Dgbfip), une autre ligne au budget beaucoup plus conséquente interroge quant à son importance. Dénommé achat « d’autres biens et services », cette ligne pourtant évaluée à 204 milliards de FCFA dans la Loi de finances rectificative 2020, a été finalement exécutée à concurrence de 326,5 milliards de FCFA, soit une hausse injustifiée de plus de 120 milliards de FCFA. 

Bien qu’inscrite en lettres capitales dans l’esprit de l’ancien régime, l’optimisation des ressources de l’Etat n’a jamais été une priorité pour celui-ci. Loin s’en faut, le régime déchu, habitué aux malversations en tous genres et surtout aux « dérapages budgétaires substantiels », ne se donnait même plus la peine d’arbitrer en faveur des dépenses prioritaires, comme le démontre la priorité donnée en 2020 à l’achat de biens et services. Prévus pour un montant de 261,4 milliards de FCFA, ces achats dont on ignore la substance ont finalement connu, au moment de leur exécution, une majoration de plus de 37%.

La DGBFip au cœur d’un nouveau scandale financier ?

En effet, comme le révèle l’un des derniers rapports d’exécution budgétaire produit par la Direction générale du budget et des finances publiques (Dgbfip), une direction qui devra rendre des comptes sur son rôle en matière de divulgation de l’information financière, ce sont pas moins de 358,3 milliards de FCFA qui ont été décaissés au 31 décembre 2020 pour ces « dépenses de biens et services ». 358,3 milliards de FCFA dont la grande majorité, soit plus de 90%, équivalent à 326,5 milliards de FCFA ont été exécutés pour l’achat « d’autres biens et services ».

 
Alors même que la Loi de finances rectificative 2020 prévoyait un montant de 204,5 milliards de FCFA, ce sont donc plus de 326 milliards de FCFA qui ont été décaissés au bout du compte. Une hausse de plus de 120 milliards de FCFA, injustifiée, et qui interroge sur la destination réelle de ces fonds. Dans un pays qui manque cruellement et fatalement d’infrastructures routières, entraînant des décès à répétition sur les routes gabonaises, difficile de comprendre cette volonté de l’ancien régime, de toujours faire dans l’ostentation.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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