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Gabon : négligence, erreur médicale, quel sort pour les responsables ?

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Il n’est pas rare d’entendre des individus se plaindre d’avoir été victimes de négligence en milieu hospitalier ou de faute professionnelle grave commise par les personnels en blouse blanche ou rose. Des manquements qui peuvent exposer au pire les patients qui sont très souvent livrés à eux-mêmes au moment d’obtenir réparation. Du fait que les plaintes soient sans suite.

La littérature définit l’erreur comme le fait de s’être trompé et la faute sous-entend le manquement à une règle morale ou un devoir. En droit médical, la distinction entre les deux notions est sans intérêt en matière d’indemnisation et pour cause, « le droit à réparation reste acquis pour la victime qu’il s’agisse d’une erreur ou d’une faute médicale » indique un article de Objuris, sur le droit à la santé au Gabon. Si du point de vue juridique tout semble pourtant clair, le respect des devoirs des personnels laisse à désirer.

Les patients à la merci de l’inconscience professionnelle

Les témoignages révélant les dérives des personnels de santé sont de plus en plus légion dans notre pays. De cette compatriote qui a perdu sa fille de 2 ans suite à une négligence médicale du personnel soignant de l’hôpital régional de Melen à Libreville aux décès en juillet 2022 de 3 nourrissons nés à l’hôpital de Ntchengué à Port-gentil par manque de plateau technique, les drames se répètent et suivent sans changement d’attitudes. Les plaintes de cantonnant aux simples dénonciations.

Une impunité qui heurte tant l’ordonnance organisant le fonctionnement des structures hospitalières au Gabon stipule clairement en son article 52 que « Tout manquement à l’éthique par tout professionnel de la santé est sanctionné conformément aux dispositions des textes en vigueur ». À quand la sanction contre ces mises en danger de la vie d’autrui ? Récemment encore, une dame aurait perdu la vie toujours à Port-gentil, après avoir passé 16 mois avec une paire de ciseaux oubliée dans son abdomen par un médecin après une intervention. 

Quelques erreurs médicales fréquentes 

Selon Objuris, l’erreur de diagnostic est l’erreur médicale la plus fréquente. En effet, c’est au cours de ce processus impliquant différents intervenants que des erreurs sont susceptibles de survenir, et elle peut engendrer inévitablement un retard de diagnostic, par conséquent, la prise en charge tardive de la pathologie réelle du patient. L’erreur de côté consiste à pratiquer une intervention chirurgicale au mauvais endroit que celui indiqué, et l’erreur médicamenteuse implique un dosage incompatible pour le patient. 

Ainsi, il faudrait que les victimes ne prennent plus ces erreurs au premier degré. Car ce sont des vies qui sont enterrées et dans bien des cas, le personnel soignant continuera d’exercer sans s’inquiéter des répercussions. Il est inconcevable que des professionnels de la santé infligent de telles souffrances aux populations et rien n’est fait, pas de sanctions, pas de suite que le néant et des années plus tard ces derniers sont affectés dans d’autres structures avec les mêmes tares. Pourtant ces histoires sont médiatisées, alors à quand l’application de la loi ? Les réponses sont attendues.  

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