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Gabon: l’exécutif entre pression des partenaires, dégradation de sa notation de crédit et possible défaut de paiement

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A quelques mois des premières échéances de remboursement de l’eurobond souscrit en 2020 et dont le taux de rendement est passé en mai de la même année de 6 à plus de 10%, l’exécutif gabonais peine à convaincre l’auditoire international. Il faut dire qu’entre faiblesse du taux de remboursement notamment de la dette intérieure, dégradation de sa notation souveraine et solidité budgétaire des finances publiques fragilisée par une gouvernance en dehors des règles d’orthodoxie, difficile d’y voir clair.

Il semblerait que le Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 censé « permettre à notre pays, dans les deux ans qui viennent, de rebondir (…) et le mettre sur la voie de la transformation » comme l’avait souligné le chef de l’Etat Ali Bongo, peine à convaincre les partenaires techniques et financiers. Et pour cause, à l’analyse de la situation réelle de notre économie marquée par une récession de l’ordre de 10% du PIB et des nombreuses réserves émises par les agences de notation ces derniers mois, ces derniers semblent de plus en plus réticents.

En effet, alors qu’on aurait pu s’attendre à la conclusion dès ce début d’année 2021, d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international comme cela a été le cas récemment pour la RDC qui a reçu un peu plus de 1,5 milliard de dollars et très prochainement le Cameroun, l’on note plutôt un tâtonnement dans les discussions. Toute chose augmentant un peu plus le stress budgétaire d’un gouvernement, qui semble désormais se tourner vers le marché régional comme le démontre l’emprunt obligataire à 175 milliards de FCFA, lancé il  y a quelques jours.

Si l’on y ajoute à tout cela le deadline de remboursement des deux milliards d’eurobond souscrit début 2020 et dont le taux de rendement est quasiment passé du simple au double en mai dernier, et surtout les réserves émises par les analystes de Goldman Sachs et plus récemment Moody’s qui ont respectivement évoqué « un risque de défaut de paiement » et un profil de crédit à « risque très élevé », ce statu quo pourrait largement s’expliquer. D’autant que les résultats du précédent accord triennal conclu en juin 2017, ont été pour le moins…mitigés.

A l’analyse de tous ces faits et surtout d’une stratégie illisible et inopérante tant les priorités évoquées par l’exécutif dans le cadre du PAT sont déconnectées des réalités des populations. Difficile donc de s’attendre à la conclusion dans de brefs délais, de cet accord dont l’objectif final est de remettre les comptes publics à un quasi équilibre. Une situation qui pourrait néanmoins avoir un effet positif à savoir : contraindre l’exécutif à une gestion à la fois rigoureuse et orthodoxe, si tant est que celui-ci arrive enfin à mesurer les enjeux liés au développement.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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