Gabon : les quartiers toujours en quête d’une police de proximité
Alors que la date des élections générales approche à grand pas, la problématique de l’insécurité préoccupe plus que jamais les Gabonais. Les populations abandonnées à leur triste sort appellent à l’érection d’une police de proximité.
Meurtres, agressions, le constat est alarmant pour de nombreux compatriotes qui ne peuvent plus se déplacer à partir d’une certaine heure de la nuit. Beaucoup se voient contraints de s’adapter au phénomène, y compris en modifiant leurs habitudes de vie.
Où est la police de proximité promise en 2016 ?
Face à cette insécurité devenue un véritable enjeu de politique publique, le président Ali Bongo Ondimba, alors candidat à sa propre succession, s’était engagé en 2016, dans son programme de gouvernement « Mon engagement pour un Gabon émergent » à mettre en place une police de proximité. Le but étant de « renforcer la sécurité dans les quartiers, notamment les quartiers populaires ».
Un engagement resté lettre morte malgré l’urgence du problème. Pourtant, elle aurait permis de renforcer le lien police-population. Et, ce, en créant un climat apaisé. Éradiquer la petite délinquance est donc un objectif primaire. Mais, cette action doit être suivie par une prise en charge sociale et une réinsertion de ces jeunes. Sans quoi ce ne serait que déplacer le problème.
Des mesures palliatives aux effets pervers
Pour faire face au phénomène, l’Etat a disséminé des commissariats de police. Une manière de tenter de colmater la brèche. Ce choix politique aurait pourtant pu permettre de résoudre une partie du problème, encore aurait-il fallu dans un premier temps solutionner la question de la formation des agents. Mais aussi, s’assurer de la disponibilité des moyens matériels.
Les populations se disent pour leur part désemparées par des plaintes sans suite. Dans certains cas, des agents qui sont sollicités pour une intervention n’hésitent pas à facturer aux plaignants le déplacement. Autre effet pervers, la généralisation d’un racket organisé. D’ailleurs, le Fesysttag s’insurge contre le paiement d’un « impôt quotidien prélevé aux taxis tous les 200 mètres ». Sapristi !