Gabon : les avocats de Sylvia et Noureddin Bongo saisissent la Commission africaine des droits de l’homme
Le mardi 29 octobre 2024, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin, respectivement épouse et fils de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, ont annoncé avoir saisi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Cette action intervient après l’absence de progrès dans le dossier concernant leurs clients, incarcérés depuis la transition d’août 2023. Selon Me Gisèle Eyué Bekalé, membre du collectif d’avocats, cette démarche vise à « protester contre les violations des droits de leurs clients » et à obtenir leur libération dans le cadre des engagements internationaux signés par le Gabon.
Les quatre avocats – Maîtres Célestin Mba Ondo, Charles Anicet Poaty-Amar, Jean-Paul Moumbembe, et Gisèle Eyué Bekalé – ont dénoncé les conditions de détention de Sylvia Bongo et de son fils, jugées « inhumaines et dégradantes ». Ils rappellent que, bien que le Gabon soit signataire de la Convention africaine des droits de l’homme, les procédures de détention actuelles relèvent davantage d’une intervention politique que d’un processus judiciaire conforme. Le collectif espère que l’intervention de la Commission africaine, dont l’examen de la procédure est déjà en cours en Gambie, contribuera à mobiliser l’opinion publique et les autorités gabonaises sur ce dossier sensible.
Sylvia Bongo, une femme engagée dans le social pour sa défense
Les avocats de l’ex-première dame se sont également appuyés sur le parcours et les actions sociales de Sylvia Bongo, rappelant ses initiatives en faveur des veuves, des orphelins, et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Selon Me Eyué Bekalé, Sylvia Bongo Ondimba a contribué, durant sa position de Première dame, à des projets reconnus, notamment par les Nations Unies. « Ce sont les faits », a souligné l’avocate, en rappelant également la création de l’École internationale Ruban vert et sa lutte contre le VIH/Sida ou encore son activisme pour la consécration de la journée internationale des veuves par l’Assemblée générale des Nations Unies, entre autres.
Face à cette situation, le collectif d’avocats appelle les autorités à respecter les droits humains de Sylvia Bongo et Noureddin Bongo et à « leur rendre leur liberté confisquée depuis le 30 août 2023 ». En l’absence de preuves tangibles contre leurs clients, les avocats dénoncent une « privation injustifiée de liberté » et pointent du doigt un processus de détention motivé politiquement. « Ce n’est ni l’avocat ni le juge qui pourra ordonner la liberté de Sylvia Bongo ou de Noureddin, mais la politique », a conclu Me Eyué Bekalé, espérant un sursaut d’humanité de la part des autorités gabonaises.