Gabon : le Synamag ressort les toges de la revendication

En marge de la stabilité institutionnelle retrouvée depuis l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a décidé de relancer ses revendications salariales. Reçue ce mardi 20 mai par le Médiateur de la République Alexis Boutamba Mbina, la délégation syndicale conduite par Luc Nadir Akoue Ndong a appelé à une reprise immédiate des discussions sur l’indemnité de judicature, suspendues depuis mars.
La pause observée par le Synamag au nom de l’apaisement préélectoral aura duré deux mois. Ce mardi, le syndicat a remis les pendules à l’heure en réaffirmant son exigence principale : la prise en charge budgétaire effective de l’indemnité de judicature. Lors de l’audience accordée par le Médiateur de la République, les magistrats ont clairement indiqué qu’ils attendaient désormais des engagements fermes de la part du gouvernement, aujourd’hui en place.
Un climat apaisé pour une relance des discussions
« Le contexte est désormais plus favorable. Un président a été élu, un gouvernement a été formé, un ministre de la Justice est en poste. Il est temps que les discussions reprennent », a déclaré Luc Nadir Akoue Ndong, vice-président du Synamag, à la presse. Rappelant la suspension « patriotique » du mouvement de grève le 25 mars dernier, il a souligné que cette trêve avait été concédée à la demande du Médiateur de la République, dans un souci d’apaisement avant le scrutin présidentiel.
Mais la patience a des limites. Et les magistrats ne cachent plus leur frustration face au manque de réponses concrètes. L’indemnité de judicature, prévue comme un droit dans leur statut, n’est toujours pas versée. « Il s’agit d’un accessoire de solde dû de plein droit, et qui ne peut plus faire l’objet de tergiversations », a insisté Akoue Ndong, précisant que cette allocation doit figurer dans le budget de l’État.
Une redistribution équitable des fonds judiciaires exigée
Outre cette question salariale, les magistrats pointent également la gestion obscure des produits issus de l’activité judiciaire. Selon le Synamag, ces revenus doivent être redistribués de manière plus équitable entre les acteurs du système judiciaire. Une exigence de transparence qui reflète l’aspiration à une gouvernance plus juste au sein de l’appareil judiciaire.
Si la rencontre avec le Médiateur s’est déroulée dans un climat qualifié de « constructif », les magistrats attendent désormais des actes. « Nous avons été écoutés, maintenant nous attendons des réponses rapides. Il en va de la stabilité de notre institution », a martelé le syndicat.
L’urgence de préserver la paix sociale dans la justice
Alors que la Ve République se veut celle de la rigueur, du mérite et de la justice pour tous, un mouvement social au sein du corps judiciaire pourrait ternir la crédibilité de cette ambition. Le gouvernement est donc plus que jamais attendu au tournant. Pour les magistrats, il ne s’agit plus de patienter, mais d’agir. Et vite.
GMT TV