Gabon: le ministère de l’Économie édifié sur les mécanismes de lutte contre la corruption
En croisade contre la corruption à travers une campagne d’information et de sensibilisation menée depuis de longs mois au sein des différentes administrations, Francis Nkea, ministre en charge de ce département a fait escale au ministère de l’Économie et de la Relance. Aux côtés de sa collègue Nicole Janine Roboty, l’ancien ministre de la Justice a notamment plaidé pour un changement de paradigme par le biais d’une démarche « pédagogique ».
« Au Gabon la corruption est endémique et pratiquée en toute impunité », tels sont les mots édictés par l’organisme de surveillance en la matière, Transparency International. Il faut dire qu’entre détournements massifs, distraction de deniers publics et autres dérapages budgétaires, c’est une bonne partie des ressources de l’État qui sont gâchées chaque année, en dépit de l’urgence d’investir dans des programmes structurants. Créé dans l’optique de lutter contre ce fléau, le ministère chargé de la bonne gouvernance, multiplie donc les initiatives en ce sens.
En effet, à travers une campagne qui repose essentiellement sur trois piliers à savoir : « la pédagogie, le contrôle et la sanction », le département dirigé par Francis Nkea, s’est donné pour mission de « prêcher la bonne parole », partant notamment du principe que « dénoncer la corruption est une démarche citoyenne ». Présent récemment au ministère de l’Économie et de la Relance dans la droite ligne de cette ambition, ce dernier a donc présenté « les mécanismes de lutte contre la corruption dans l’administration publique ».
Rappelant la nécessité de s’y conformer dans un contexte « de récession tous azimuts », le membre du gouvernement a donc insisté auprès de sa collègue, sur les mécanismes de lutte contre la corruption dans tous les ministères, encadrés par la Loi 0002/2003 du 17 mai 2003 instituant un régime de prévention et de répression de l’enrichissement illicite. Avec le renforcement des capacités des agents publics et l’intégration des modules anti-corruption dans le système éducatif gabonais en ligne de mire, c’est donc à un véritable changement de paradigme que l’on pourrait assister dans les années à venir.
A noter que sur ce plan de la formation, le gouvernement envisage d’organiser avec l’appui des partenaires au développement, plusieurs ateliers relatifs à la clarification des concepts à enseigner par niveau d’apprentissage. Une initiative qui devrait grandement contribuer à améliorer le cadre macro-économique au regard du lien étroit entre corruption et développement.