« Samedi propre » : le nouveau plan d’urgence pour la propreté de Libreville, mais pour combien de temps ?

Face à l’insalubrité persistante qui gangrène Libreville, la mairie du 3ᵉ arrondissement a lancé une initiative baptisée « Samedi propre ». Ce plan d’urgence vise à remettre de l’ordre dans les quartiers à travers des actions concrètes : nettoyage en profondeur, sensibilisation des populations et participation citoyenne. Mais alors que cette campagne semble répondre à une nécessité urgente, de nombreuses voix s’élèvent, entre scepticisme et railleries, sur la pérennité d’une telle opération.

Un concept louable pour une ville en détresse. L’initiative « Samedi propre » consiste en une mobilisation hebdomadaire où volontaires, agents municipaux et associations nettoient les rues, caniveaux, espaces verts et plages. À cela s’ajoutent des campagnes de sensibilisation, invitant les habitants à changer leurs habitudes en matière de gestion des déchets.

D’après les autorités locales, ce programme devrait réduire considérablement le volume de déchets et favoriser un cadre de vie sain. « Nous voulons que Libreville retrouve sa splendeur et que les citoyens prennent conscience que la propreté est l’affaire de tous », affirme un responsable de la municipalité.

Entre engagement et scepticisme

Si l’idée semble séduisante sur le papier, certains habitants restent dubitatifs quant à la réelle efficacité de cette campagne contre l’insalubrité. « Encore une lubie de nos dirigeants. Aujourd’hui on nettoie, et dans une semaine les ordures seront de retour. Qu’est-ce qui a changé dans la gestion des déchets ? » ironise un commerçant du marché d’Akébé.

Un autre riverain partage le même scepticisme. « C’est bien beau de balayer le samedi, mais pourquoi ne pas d’abord organiser un vrai système de collecte des ordures ? Sans cela, on aura beau faire des « samedis propres », Libreville restera sale le lundi  », s’est-il questionné. 

Une stratégie durable ou un simple effet d’annonce ?

Pour assurer l’efficacité du programme, la mairie a misé sur des partenariats avec des entreprises locales, des associations et des établissements scolaires. L’objectif est de renforcer la participation citoyenne et d’inculquer aux jeunes une culture de la propreté. Les opérations s’articulent autour de trois zones stratégiques : PK0 – Carrefour Sogatra ; Rond-point poste d’Akébé et ses alentours ; Rond-point ONE jusqu’au stade omnisports.

Mais au-delà des actions ponctuelles, le véritable enjeu reste la gestion structurelle des déchets. Sans une politique de collecte et de recyclage efficace, le programme « Samedi propre » risque de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau. Alors que Libreville peine toujours à retrouver son surnom de « la Coquette », cette initiative pourra-t-elle enfin amorcer un changement durable ou finira-t-elle comme tant d’autres projets avortés ? L’avenir nous le dira.