Gabon : la résolution sur la suspension des partis relève de la démagogie selon Ndong Sima
Décidément, la recommandation sur la suspension des partis politiques émise lors du Dialogue national inclusif (DNI) qui s’est tenu du 02 au 30 avril dernier n’a pas fini de susciter moult débats au sein de la classe politique gabonaise. La dernière réaction en date et non des moindres est celle du premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima qui, dans un entretien accordé au mensuel Jeune Afrique, a estimé que cette résolution relevait simplement de la « démagogie » et pouvait provoquer une crispation du climat sociopolitique dans le pays.
Endossant le pas à l’ancien vice-président de la République Pierre Claver Maganga Moussavou, à la Coalition pour la nouvelle République, au président du parti du Réveil citoyen Thérence Gnembou ou encore au vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG) Paul Biyoghe Mba, le chef du gouvernement n’est pas allé par le dos de la cuillère pour critiquer la recommandation sur la suspension des partis politiques. Une recommandation qu’il a d’entrée de jeu jugée démagogique.
La suspension des partis, une résolution anti démocratique
Pour Raymond Ndong Sima, si jamais cette résolution était acceptée, elle aurait le mérite de victimiser certains acteurs politiques et faire naitre « des tensions, des frustrations et des animosités qui créeraient tôt ou tard un climat démocratique dégradé ». D’ailleurs, le chef du gouvernement a estimé, comme de nombreux acteurs politiques avant lui, que ce type de recommandation procédait d’une volonté peu voilée de museler des potentiels adversaires politiques. « Peut-on se dire démocrate quand on tente d’empêcher les autres de défendre des positions différentes ? », s’est-il questionné.
Concernant d’ailleurs la recommandation sur l’inéligibilité des cadres de l’ancien parti au pouvoir, le premier ministre a estimé que cette mesure ne pouvait être prononcée que par la justice. « À ma connaissance, dans un État de droit, seul un juge, à l’issue d’une procédure contentieuse équitable, a la légitimité de prononcer à titre complémentaire des peines d’inéligibilité à l’encontre de femmes et d’hommes politiques », a-t-il estimé.