Gabon : la cherté de la vie, un obstacle à une alimentation saine?
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’Agriculture ont célébré le 31 octobre, la Journée mondiale de l’alimentation en différé sous le thème « le droit aux aliments, au service d’une vie et d’un avenir meilleur ». Lors de cette journée, les participants ont été sensibilisés sur la nécessité de garantir un accès équitable à une nourriture suffisante et de promouvoir une alimentation équilibrée pour tous. Toutefois, dans le contexte économique actuel, une alimentation saine est-elle réellement accessible à toutes les familles gabonaises ?
Depuis plusieurs années, les ménages gabonais expriment de vives inquiétudes face à la flambée des prix, qui rend difficile le remplissage du panier de la ménagère. Bien que le gouvernement de la Transition déploie des efforts pour atténuer cette pression en contrôlant les prix de certains produits de base via la mercuriale, de nombreux aliments demeurent coûteux pour la population. Le riz et la farine, par exemple, figurent parmi les produits les plus touchés par l’inflation. Toute chose qui limite la diversité alimentaire.
Une alimentation saine à quel prix?
Alors que de nombreuses institutions encouragent une alimentation variée et équilibrée, la réalité économique pousse de nombreuses familles à se restreindre à des repas peu diversifiés. Quasi omniprésente dans les foyers en raison de son prix plus abordable, le riz-poulet est désigné ironiquement par certains comme le plat national.
Cette monotonie alimentaire due au coût onéreux des légumes, des fruits, ou de poisson n’est pas sans conséquence pour la santé. Cependant, elle illustre la précarité de certaines familles tout comme ce récent reportage de Panafrik Média qui a montré des images choquantes de populations de Ntoum récupérant dans la boue des aliments avariés pour se nourrir. Ces images témoignent du niveau alarmant de pauvreté auquel sont confrontées certaines familles qui luttent chaque jour pour assurer leur survie.
Cette situation contraste avec le deuxième objectif de développement durable (ODD), qui vise à éradiquer la faim et la malnutrition en garantissant un accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante pour tous. Cet objectif appelle à la mise en place de systèmes de production alimentaire et de pratiques agricoles résiliantes et durables. Les autorités de la Transition sont attendues sur la question pour une alimentation accessible aux familles les plus vulnérables.