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Gabon: inflation législative en faveur des femmes et toujours pas de réel changement

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Au Gabon, le législateur semble animé d’un désir effréné d’embellir la condition de la femme au sein de cette société encore très attachée à ses us et coutumes. Pour changer de paradigme, le gouvernement a émis une batterie de textes qui ont été adoptés par le parlement. Pourtant les effets restent difficilement perceptibles.

Sur proposition du ministre de la Justice, Erlyne Antonella Ndembet Damas la loi sur l’élimination des violences faites aux femmes a été adoptée par les deux chambres du parlement. Une avancée considérable qui fournit un cadre spécifique à la lutte contre les discriminations et les atteintes à l’intégrité de la Femme gabonaise. D’ailleurs, le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a soutenu qu «il était temps qu’on renforce cette protection des femmes en éliminant de manière progressive les discriminations et les violences ».

En outre, le Code civil qui pose les jalons de la cohabitation sociale au sein d’une société donnée, a connu une profonde modification orientée vers l’épanouissement de la gent féminine. Au nombre de celles-ci, la mise à plat du rôle de chef de famille, l’introduction du divorce mutuel, l’extension de la du principe d’adultère, l’autorisation de l’avortement par simple volonté de la femme, le viol conjugal et l’absence de contrôle du mari dans les affaires de son épouse. Une émancipation davantage perceptible par la nomination des femmes aux postes importants de la nation c’est le cas au Sénat, à la Primature et même au ministère de la Justice.

Malgré ces efforts de l’exécutif à garantir l’ensemble des droits qui sont dûs à la Femme gabonaise, les impacts sociaux restent légers. Les textes entrés en vigueur depuis le 16 septembre dernier n’ont guère pu réfréner la place de la tradition dans la gestion des conflits entre personnes.

Notamment en matière de succession où les veuves font encore l’objet de spoliation et ce, malgré des campagnes de sensibilisation qui sont menées çà et là. Que dire de l’observatoire national dédié à la femme qui peine à prendre son envol. Une situation qui serait due à la non-concertation des associations féministes avant l’érection de ces lois auxquelles ne semblent pas partisanes la majorité des Gabonaises. Vivement un changement de paradigme !

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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