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Gabon : incohérence sur le chronogramme de la transition politique ? 

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Ayant suivi avec beaucoup d’intérêt le communiqué n°026 du CTRI sur le chronogramme de la transition politique en cours en République gabonaise, nous nous réjouissons de savoir où va le Gabon, notre pays. Même si nous n’avons pas encore le format et les termes de référence, le dialogue national à venir nous permettra de panser nos maux et de mettre le pays sur la voie du développement, de l’Etat de droit et de la justice : c’est tout ce que nous espérons. Cependant, à la lecture de ce calendrier, un certain nombre d’inquiétudes nous assaillent.

Si le communiqué n°026 a satisfait l’opinion nationale et internationale, nous avons relevé un certain nombre d’incohérences.

Parmi les différentes étapes énoncées, la transformation du parlement en assemblée constituante et le référendum ont retenu notre attention. 

En  affectant les députés et les sénateurs à une assemblée constituante, le travail parlementaire (routinier et chargé pendant cette période) devient inexistant ou inefficace.  L’assemblée constituante, quant à elle, devra travailler sur la prochaine constitution. Ainsi, si les prérogatives du parlement et celles de l’assemblée constituante sont concentrées dans le même groupe de personnes, elles seront surchargées et sous pression. Jusqu’en août 2025, date des élections de fin de transition, les parlementaires seront lourdement sollicités. Le contrôle de l’action gouvernementale et autres prérogatives des deux (2) chambres ne s’arreteront pas. 

Nous proposons donc de mettre en place une Assemblée Constituante de vingt (20) membres, désignés parmi les meilleures personnalités des forces vives de la nation :

  • Cinq (5) constitutionnalistes
  • Cinq (5) représentants des partis politiques
  • Cinq (5) représentants société civile/confessions religieuses
  • Deux (2) représentants des forces de défenses et de sécurités
  • Trois (3) représentants des organisations de jeunesses

Ceux-ci seront chargés de la rédaction du projet de Constitution qui sera soumis au référendum. 

En ce qui concerne le référendum, nous exprimons notre profonde préoccupation quant au fait qu’il se déroulera sans conditions préalables. Il se tiendra entre novembre et décembre 2024. Ce n’est qu’après cette consultation électorale que les étapes préélectorales auront lieu. Début 2025, travail sur le nouveau code électoral. En avril 2025, la liste électorale sera révisée et le processus se poursuivra jusqu’en août. Ce référendum, qui sera organisé avant toutes les réformes électorales nécessaires, ressemblera à tous les scrutins que nous avons souvent mis en scène. 

Cette élection se déroulera sous l’actuel code électoral qui porte en lui les métastases de la fraude et de l’iniquité. En l’état, les doublons et les personnes décédées pourront toujours voter. Mais surtout, quel institution va organiser cette consultation électorale alors que le Centre Gabonais des Elections (CGE) a été dissous par le CTRI dans la nuit du 30 août lors du coup de libération ? Le CTRI veut-il juger ? S’il s’est insurgé contre les résultats tronqués du 30 Aout, qu’il n’organise pas un référendum tronqué.

Entre août 2023 et décembre 2024, de nombreux primo-votants devront être inscrits sur les listes électorales. Les personnes décédées devront être radiées et certains électeurs voudront changer de centre de vote.

Compte tenu du caractère indicatif de ce calendrier, nous soumettons humblement à la réflexion du CTRI les propositions suivantes :

  • Les travaux sur le Code électoral pourraient commencer après le dialogue national. 

C’est sur la base des discussions et des conclusions de cette grande messe que ces travaux débuteront. Il s’agira de définir un système électoral précis, transparent et fiable afin de chaque scrutin soit une consécration de la démocratie.

  • Mettre en place une commission électorale totalement autonome et impartiale, incluant la société civile, les confessions religieuses et les forces de défenses et de sécurités. Au lieu simplement d’avoir des représentants de la majorité et de l’opposition comme autrefois, on aurait ainsi :
  • Deux (2) représentants de la majorité ; 
  • Deux (2) représentants de l’opposition ; 
  • Deux (2) représentants de la société civile ; 
  • Deux (2) représentants des forces de défenses et de sécurités.
  • Un (1) représentant des confessions religieuses. 

Soit un total de neuf (9) membres. 

  • Audite et révision des listes électorales.

Il s’agit de toiletter le fichier électoral, radier, changer de centre de vote et enrôler les primo-électeurs.

Ces opérations seront organisées par l’organe en charge des élections. Le ministère de l’Intérieur doit être totalement exclu du processus, nonobstant le volet sécurité. 

  • Distribution des cartes d’électeurs.
  • Référendum.

Une fois le dialogue tenu, le Code électoral révisé et adopté, nous pourrons passer au référendum, qui sera une élection test, une manière de jauger et de mettre à l’épreuve le nouveau dispositif électoral. 

Ce référendum est une consultation très importante pour l’avenir du Gabon. Elle mérite alors qu’on s’y prépare méthodiquement afin de donner du crédit au bruit des urnes. Avec ce vent de libération, le gout du vote regagne le peuple. Permettons aux citoyens gabonais partout dans le pays et à l’extérieur d’accéder à la révision du fichier électoral, de voter et de contempler les résultats. 

Voici nos propositions pour un chronogramme réaménagé, pour des élections crédibles et pour notre Essor vers la félicité

Gaïus N’NAH EKOUAGHE

Citoyen Gabonais

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