Gabon : grossesse précoce et précarité menstruelle, deux sujets encore tabous
Au Gabon, la précarité menstruelle et les grossesses précoces sont des phénomènes très présent dans la société mais demeurent encore tabous. Un constat inquiétant au regard des conséquences qui en découlent notamment pour des jeunes filles qui en sont les premières victimes. Particulièrement le décrochage scolaire. D’où l’importance d’intégrer dans notre culture l’éducation sexuelle.
Dans la majorité des cultures les règles sont considérées comme répugnantes et sales. Ainsi tous sujets se rapportant aux menstruations ne peut pas être discuté ouvertement. Ce qui représente un gros obstacle pour les jeunes filles qui ne bénéficient pas des informations importantes afin de leur permettre d’être édifier sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) et des conséquences. D’ailleurs l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture ( UNESCO) indique qu’en Afrique subsaharienne, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant son cycle menstruel. Ce qui correspond à 20% de temps scolaire perdu chaque année.
Stop aux tabous pour l’avenir des jeunes filles et femmes
Alors que le Gabon est en train d’écrire son histoire sous la transition, il est également prioritaire que le bien-être des jeunes filles et femmes soit également pris en compte. Cela passe par l’accessibilité des serviettes hygiéniques qui ne sont pas très souvent à la portée de la gent féminine. Preuve de cela, les nombreuses collectes qui sont très souvent lancées afin de permettre aux femmes et filles d’en recevoir notamment à l’occasion de la journée internationale de l’hygiène menstruelle célébrée chaque 28 mai. Un sujet qui devrait plus que jamais bénéficier de l’attention particulière des ministères de la Santé et des Affaires sociales.
S’il est difficile de quantifier à ce jour le nombre de femmes et filles touchées par la précarité menstruelle dans notre pays, il n’en demeure pas moins qu’elle demeure l’une des raisons pour lesquelles certaines jeunes filles scolarisées ont des rapports sexuels dans le but de pouvoir payer leurs protections intimes pas prise en charge par leur famille. Ce qui accentue le phénomène des grossesses précoces. À ce propos, les récentes statistiques du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Gabon Égalité et le ministère de la Santé, ont révélé que 50 % des Gabonaises sont élèves-mères à seulement 19 ans.
Outre le gouvernement, les parents en qualité d’éducateur sont également appelés à jouer leur rôle dans les foyers. En contribuant dans la prise en charge des serviettes hygiéniques de leurs filles, puis en les édifiant sur les risques liées à une sexualité précoce. Et afin de préserver leur avenir, ce qui contribuera à réduire les inégalités dont elles sont victimes dans la société.