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Gabon : faut-il privatiser l’outil productif de la SEEG ? 

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Engagé dans une politique de nationalisation de notre économie, l’Etat ne gagnerait-il pas à privatiser une entreprise publique comme la société énergétique gabonaise? C’est la question qui se pose à l’heure où certains commissaires du dialogue national inclusif, ont plaidé pour une scission de la SEEG en deux entités distinctes l’une de l’autre. Si une privatisation peut être une décision complexe avec des avantages et des défis potentiels, une telle solution peut néanmoins être envisagée. Explications.

Efficacité et efficience

Les entreprises privées, contrairement aux entreprises publiques, sont incitées à fonctionner de manière plus efficiente et efficace. La privatisation dans ce cas de figure, pourrait introduire la concurrence et les forces du marché, encourageant la société énergétique à améliorer ses opérations, son fonctionnement, à réduire ses coûts et à améliorer la qualité de son service. Privatiser l’outil productif dans ce contexte de grande tension, pourrait donc contribuer à redorer l’image de cette société au cœur du quotidien des Gabonais et des enjeux de développement de notre pays. Autre point marquant, l’investissement.

La privatisation de la SEEG pourrait attirer des investissements de sources nationales et internationales, favorisant l’innovation et la modernisation des infrastructures et des technologies dans le secteur de l’énergie. Cet ensemble peut conduire au développement de sources d’énergie renouvelables, à l’amélioration des réseaux de distribution et à la mise en œuvre de nouvelles technologies de production et de distribution d’énergie. Sur ce point crucial, cela changerait de l’absence quasi totalité des investissements actuels au profit de la masse salariale, qui obère le développement de la structure et surtout son efficacité.

Réduction du fardeau fiscal

Avec l’ambition de « faire un état des lieux de toutes les agences et entités assimilées en vue de leur suppression au cas par cas » comme recommandé au sortir du dialogue national, la privatisation de l’outil productif de la SEEG pourrait réduire le fardeau fiscal. Si on considère que les entreprises publiques peuvent parfois représenter un fardeau financier pour le gouvernement, nécessitant des subventions ou des plans de sauvetage pour maintenir leurs opérations, la privatisation pourrait transférer la responsabilité financière aux investisseurs privés, soulageant ainsi le gouvernement des tensions financières et lui permettant d’allouer des ressources à d’autres priorités telles que les programmes sociaux ou le développement des infrastructures.

Capable de stimuler la croissance économique en attirant les investissements du secteur privé, en créant des opportunités d’emploi et en favorisant la concurrence sur le marché de l’énergie, créant au passage un marché énergétique compétitif, une telle initiative va entraîner une baisse des prix pour les consommateurs, encourager l’entrepreneuriat et contribuer au développement économique global. Autant d’éléments qui laissent envisager une telle initiative, qui devrait également améliorer la gouvernance et la transparence, étant donné que les entreprises privées sont soumises aux réglementations du marché et à la surveillance des autorités de régulation.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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