Gabon: des nouveaux étudiants pour quelles universités et écoles?
Alors que les Baccalauréats général et technique se déroulent sur toute l’étendue du territoire, il semble judicieux de se pencher sur l’orientation des futurs lauréats après l’obtention de ce précieux sésame. Et pour cause, l’Université Omar Bongo et les autres universités et grandes écoles publiques sont confrontées au problème de la surpopulation estudiantine due à l’absence de nouvelles structures d’accueil.
Confrontée à des tensions de trésorerie liée à la hausse vertigineuse du nombre d’étudiants qui oberent les ressources financières disponibles, l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) a, dès lors, décidé de revisiter les modalités d’attribution des bourses avec la substitution du décret 404 par le décret 148 qui tient désormais compte des notes de classe et de l’âge limité à 22 ans. Preuve que la question de l’accroissement du nombre d’étudiants est d’actualité. Et devrait l’être davantage avec la nouvelle vague des bacheliers pour le compte de l’année en cours.
Ainsi, pas moins de 10.000 nouveaux étudiants devront être orientés par l’État au sein des universités et grandes écoles publiques pour y poursuivre des études universitaires et des formations spécifiques. Il va sans dire que l’offre du secteur privé serait difficile à capter tant la réputation de « très bon payeur mais retardataire » de l’État ne sied pas à tous les modèles économiques des nouveaux instituts qui rencontrent d’énormes difficultés liées aux impayés de l’État. C’est donc vers l’Université Omar Bongo, l’Université de sciences et de techniques de Masuku et l’Université des sciences de la Santé (USS) que seront envoyés les nouveaux bacheliers.
À cela s’ajoutent les Écoles de formation telles École normale supérieure (ENS) et l’Ecole normale supérieure de l’enseignement technique (ENSET), L’Ecole nationale des institutiteurs (ENI) voire l’Institut national des sciences de gestion (INSG), Institut supérieur de technologie (IST) et l’Institut Universitaire des Sciences de l’Organisation (IUSO). Si l’offre publique semble dense, il n’en serait rien. Et pour cause, ces temples du savoir peinent à clôturer des années académiques dans les délais. Toute chose qui occasionne la stagnation au niveau des effectifs notamment pour les étudiants en fin de cycle qui doivent se réinscrire alors même que les amphithéâtres sont pléthoriques
Seule issue des plus plausibles, les cours à distance. Expérimenté sous Jean De Dieu Moukagni Iwangou, ce mode d’enseignement en distanciel aurait dû, au-delà de la crise sanitaire, permettre de désengorger les salles de classe et les amphithéâtres au sein des universités. Bien que coûteux au démarrage, ce dispositif pourrait tout aussi permettre de limiter les dépenses pour les travaux de réhabilitation et autres investissements. Les étudiants étant désormais disposés à suivre des cours depuis leurs domiciles, notamment pour ceux en fin de cycle. Seulement, le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda n’a pas jugé utile de poursuivre ce chantier. Résultat, les futurs étudiants sont quasiment condamnés à s’expatrier.