Gabon : démissions en série au PSD de Maganga Moussavou

Que se passe-t-il au sein du Parti social démocrate (PSD) ? C’est la question qu’il convient de se poser au regard des démissions en cascades qui secouent le parti dont est président Pierre-Claver Maganga Moussavou. Parmi les principales figures démissionnaires, il y a l’ancien Sénateur PSD du siège de la Mougalaba, Pierre Moussounda, qui assurait par ailleurs les responsabilités de Secrétaire exécutif du parti. 

C’est par deux courriers, l’un daté du 20 janvier 2025 et l’autre du 22 janvier, adressés au Président du PSD, Pierre-Claver Maganga Moussavou, que l’ancien sénateur Pierre Moussounda, et un groupe de 13 militants et cadres du parti, tous originaires du département de la Mougalaba, ont décidé de claquer la porte du parti. « Nous militants du Parti social-démocrate du département de la Mougalaba, décidons de façon unanime de démissionner du Parti social-démocrate, à cause des récentes prises de position de notre président du parti, qui sont conflictuelles avec les intérêts du développement de notre communauté », indique le courrier signé de tous les membres démissionnaires, dont Gabon Media Time a reçu copie. 

Le Référendum de 2024 à la source des divergences

Selon les démissionnaires, la séquence qui a motivé leur prise de position est le référendum constitutionnel de novembre 2024, pour lequel Pierre-Claver Maganga Moussavou avait mené campagne en faveur du non, et qui avait d’ailleurs créé des tensions avec son épouse, la députée de la Transition, Albertine Maganga Moussavou, et son fils l’ancien ministre Biendi Maganga Moussavou. « Lors du récent référendum, la population de la Mougalaba a voté Oui alors que le président a prôné le Non », ont déploré les démissionnaires, qui se sont dits désormais « réfractaires à toute manipulation ». Pour l’ex Secrétaire exécutif, son départ est une décision qui vise aussi à reconnaître le fait que « le président de la Transition a tenu ses promesses en faveur du développement de la Mougalaba », a expliqué l’ancien sénateur Pierre Moussounda, dans son courrier.

Rappelons que Pierre-Claver Maganga Moussavou s’est montré ces derniers temps très critique vis-à-vis des militaires. Allant plus loin dans son opposition frontale à la politique menée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions, le chef de file du PSD a formé une alliance circonstancielle avec Alain-Claude Bilie-By-Nze, Professeur Albert Ondo Ossa et Ali Akbar Onanga. Si pour l’heure rien ne laisse présager de nouvelles démissions au sein du PSD, la crise que traverse le parti est sans précédent.