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Gabon : Barro Chambrier évasif sur les moyens concrets pour une croissance à la hausse

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Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), le vice-président gabonais en charge du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, a exposé les grandes ambitions du président Brice Clotaire Oligui Nguema pour redresser l’économie nationale. Mais si les objectifs affichés sont ambitieux, avec une promesse de croissance à deux chiffres, les moyens concrets pour y parvenir restent flous, voire inexistants à ce stade.

Face à un journaliste qui l’interrogeait notamment sur la baisse du prix du baril de pétrole, pilier de l’économie gabonaise, Barro Chambrier a évoqué des « dispositions » déjà en cours pour « renforcer les finances publiques » sans en détailler les mécanismes. Réduction du train de vie de l’État, possible loi de finances rectificative… Des intentions générales, mais sans feuille de route claire.

Une promesse de croissance sans plan opérationnel

Interrogé sur la manière dont l’exécutif compte relancer l’économie dans un contexte international incertain, Alexandre Barro Chambrier a avancé l’idée d’une croissance « forte, à près de deux chiffres ». Une ambition saluée par certains analystes, mais difficile à matérialiser sans un cadre d’investissement solide, une stratégie sectorielle définie et une réforme en profondeur de la gouvernance publique.

Le vice-président a tout de même assuré que les problèmes urgents, notamment les coupures d’électricité et l’accès à l’eau, devraient être résolus « d’ici deux ans ». Là encore, l’objectif est louable, mais aucune information n’a été donnée sur les investissements à mobiliser, les projets prévus ni les partenaires impliqués.

Oyima aux Finances : la confiance… sans garantie

L’interview a également abordé la nomination controversée d’Henri-Claude Oyima à la tête du ministère de l’Économie et des Finances. PDG de la BGFIBank, principale banque privée de la zone CEMAC, Oyima est aussi l’un de ses principaux actionnaires. Une situation potentiellement conflictuelle. À cela, Barro Chambrier répond par une simple déclaration de confiance : « Il prendra le recul nécessaire », balayant d’un revers les critiques sur le mélange des genres entre intérêts privés et affaires publiques.

Une vision politique sans équation économique

Alors que la Vème République se veut porteuse de rupture et de rigueur, l’interview du vice-président laisse planer une incertitude sur la capacité du nouveau gouvernement à structurer une politique économique cohérente. Derrière les déclarations de principe et les promesses d’efficacité, les Gabonais attendent des résultats concrets. Et pour l’heure, aucun levier clair n’a été communiqué pour atteindre les objectifs fixés.

La question reste donc posée : comment le gouvernement compte-t-il faire du Gabon un pays à forte croissance sans un plan de relance économique robuste, lisible et mesurable ? En l’état, la vision reste encore largement rhétorique.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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