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Gabon: 5 ans d’emprisonnement et 3 millions FCFA en cas diffusion de fausses nouvelles

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S’il est vrai que la liberté d’expression est un des fondements de la démocratie, il est tout de même judicieux de rappeler que nos allégations doivent reposer sur des éléments factuels. Pourtant, en quête de buzz, d’aucuns inventent les scénarios les plus loufoques s’exposant à la chicotte de la loi pénale qui prévoit 5 ans d’emprisonnement assortie d’une amende de 3 millions ce délit.

Au Gabon, il n’est plus rare que des individus en viennent à s’ériger en scénaristes pour attirer l’attention ou se défaire d’une situation. La quête de likes sur la toile, est telle que des affaires d’une gravité incommensurable sont reprises par des internautes qui y glissent leur touche afin d’aboutir à un met des plus comestibles par les assoiffés du sensationnel. Médias classiques ou sociaux s’y nourrissent sans même s’enquérir de la véracité de ces histoires.

Une attitude incompatible avec le vivre ensemble dans la mesure où il y a une volonté manifeste de troubler l’ordre public par une nouvelle choc qui est très souvent montée de toutes pièces. Un enlèvement imaginé et raconté depuis un smartphone en note vocale peut ainsi devenir viral. Résultat, les populations sont dans une psychose totale en lien avec la période sombre des kidnapping et de la voiture noire qui ont entraîné des modifications profondes d’habitudes entre citoyens.

S’il serait tout à fait inconvenant de nier l’existence de ces graves faits de société qui obère la quiétude des gabonais, il est regrettable que des «blabla» alimentent le chaos. D’ailleurs, nous avons en souvenir le lynchage à mort de Patrick Eyeghe sur des nouvelles fausses répandues et soutenues par des témoignages faux de deux adolescentes. Désireux de mettre un terme à cette spirale négative qui attise la haine et la crainte, le législateur a mis les gardes fous.

 
En effet, l’article 93 du Code pénal en vigueur dispose que « la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le troubler, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3.000.000 de francs au plus ». Le maître des poursuites est appelé à prendre ses responsabilités.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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