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Gabon : 5 ans d’emprisonnement en cas de discours racistes et xénophobes sur la toile

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La toile gabonaise en voie de démocratisation avec la naissance de plusieurs acteurs qui y émergent est le théâtre d’une expression libre aux relents liberticides. Conscient du danger de ce laisser-aller, le législateur a prévu une peine privative de liberté allant jusqu’à 5 ans assortie d’une amende 10 millions FCFA contre les auteurs, co-auteurs et complice de discours racistes ou xénophobes.

Dans une société qui se veut unie et forte pour appréhender de manière logique l’avenir, les actes attentatoires au vivre ensemble sont à prohiber. Une réalité cernée par le législateur gabonais qui a compris l’intérêt d’encadrer la prise de paroles sur le cyberespace qui ne saurait être une espèce de non-droit comme entendu par des êtres réfractaires à la règle de droit. 

À bas le racisme et la xénophobie via internet !

Se présentant comme des activistes web pour les uns et des influenceurs pour d’autres, certains acteurs de la toile gabonaise se croient tout permis et en viennent à heurter la sensibilité d’autrui par des discours haineux. Pourtant, nul n’est censé ignorer que la liberté se définit basiquement comme la capacité de faire ce qu’on veut sans nuire à autrui. Toute chose qui a conduit le législateur gabonais à définir un cadre légal de lutte contre la cybercriminalité à travers la loi n°027/2023 du 12 juillet 2023.

En effet, en son article 70 cette loi qui a vocation à lutter contre la cybercriminalité en République gabonaise dispose que « quiconque crée, télécharge, diffuse ou met à disposition sous quelque forme que ce soit, par voie électronique des contenus racistes ou xénophobes, est puni d’un emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de cinq à 10.000.000 de francs au plus ou de I’une de ces deux peines ». La sévérité de la sanction pénale démontre la volonté du législateur de dissuader celles et ceux qui, du fait de la liberté qu’ils ressentent derrière leur écran, prennent conscience de la gravité des faits qu’ils commettent et des effets que ceux-ci peuvent avoir sur la tranquillité d’autrui.

De la nécessité de veiller à l’équilibre sociétal 

Si un tondu et 3 Pelés s’évertuent à profiter de la recommandation du dialogue national inclusif sur les restrictions qui devraient être appliquées pour l’accès aux postes stratégiques du pays, la réalité est que la vision patriotique impulsée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’accommode mal de ces pratiques peu orthodoxes. Ne dit-on pas que « l’amour des uns ce n’est pas la haine des autres ». Un postulat partagé par les militaires qui ne sont pas restés insensibles aux dérives observées sur Internet et qui ont connu ces derniers temps une recrudescence. 

Engagé dans une refonte importante de son économie, il est de bon aloi que la gabonisation des postes ne se traduise pas par l’exclusion des compétences étrangères et ce, le temps que les ressources humaines locales soient à la hauteur. Cela implique inlassablement que les actes susceptibles de vendre une image abjecte du Gabon soient enrayés à la racine. Campagne de sensibilisation, mise en garde, le CTRI a donné le ton avec le communiqué n°62 à travers lequel instruction est donnée aux services de police judiciaire d’accroitre leur veille les réseaux sociaux, notamment et à saisir sans délais le parquet de la République en cas d’infraction.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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