Gabon: 1 milliard d’impayés de l’Etat aux établissements privés confessionnels et laÏcs depuis 2018
En décidant d’orienter pas moins de 25238 élèves dans 57 établissements privés confessionnels et laïcs dès l’année scolaire 2018-2019 pour faire face à son incapacité à construire des établissements publics, l’Etat gabonais promettait à ces derniers de s’acquitter régulièrement des frais d’écolage. Néanmoins, comme l’a récemment déploré Henriette Ondo-Eva, présidente de la Fédération des établissements secondaires privés confessionnels et privés laïcs du Gabon (FEPCLG), « trois ans plus tard ce dernier ne parvient toujours pas à s’acquitter de ses dettes ».
En dépit de la nécessité de lever les nombreuses contraintes structurelles qui entravent le renforcement du capital humain et la résilience de l’économie gabonaise, comme l’avait martelé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en juin 2020, l’Etat gabonais demeure toujours autant en délicatesse avec sa capacité structurelle et infrastructurelle. Pis, il semble aujourd’hui plus enclin à annihiler les capacités du système éducatif qu’à l’améliorer, comme en témoigne la situation des établissements privés confessionnels et laïcs.
En effet, alors qu’il avait orienté pas moins de 25238 élèves dans 57 établissements privés confessionnels et laïcs dès l’année scolaire 2018-2019 pour faire face à son incapacité à construire des établissements publics, l’exécutif gabonais se montre aujourd’hui incapable de payer ses traites. Résultat, il accumule pas moins d’un milliard de FCFA d’arriérés comme l’a souligné Henriette Ondo-Eva, présidente de la Fédération des établissements secondaires privés confessionnels et privés laïcs du Gabon (FEPCLG).
Plombant à la fois la trésorerie, le fonctionnement et les perspectives de ces établissements privés, qui dépendent de ces frais d’écolage aussi bien pour la réalisation d’investissements que pour le paiement d’enseignants vacataires, ces impayés accumulés par l’Etat mettent un peu plus à mal, un système éducatif déjà bien mal embarqué. Système éducatif caractérisé notamment par un manque d’infrastructures qui conduit à ce jour, à une surcharge d’élèves par classe qui se situe entre 33 et 68 selon les provinces.
Si du côté du ministère du Budget et des Comptes publics qui vient par ailleurs de lancer un appel d’offre pour l’acquisition de « véhicules de luxe », on entend « faire le point de cette situation notamment en ce qui concerne le reliquat de 2018-2019 » comme l’a indiqué Barthélémy Kouaragha Directeur central des affaires financières (DCAF) chez nos confrères de L’Union, il n’en demeure pas moins que pour l’heure, ces établissements sont dans le dur. Une situation peu rassurante dans la perspective de l’année scolaire à venir.