France : Soupçonné de mariage blanc, un couple franco-gabonais de 32 et 76 ans fait appel
La justice française est revenu sur une affaire de mariage blanc impliquant un couple franco-gabonais, marqué par un écart d’âge de 43 ans. Accusés en 2023 d’avoir contracté une union frauduleuse, les deux partenaires ont été condamnés. Après avoir fait appel, ils pourront désormais se marier.
Appelé également mariage de complaisance, un mariage blanc désigne une union frauduleusement contractée sans intention matrimoniale. Dans la grande majorité des cas, cet acte est motivé par l’obtention d’un titre de séjour prolongé longue durée. C’est pourquoi, les mariages mixtes en France sont souvent scrutés par les autorités.
Condamnés pour 43 ans de différence
Depuis 2018, Roger, un Français de 76 ans, ancien employé municipal, et sa compagne gabonaise de 32 ans, ont entretenu une relation à distance avant de se rencontrer en 2022. Mais leur projet d’union civile à Béziers a rapidement été stoppé. En novembre 2023, le service d’état civil a signalé au parquet une suspicion de mariage de complaisance, conduisant à des investigations menées par la police aux frontières de Sète.
Le parquet a alors poursuivi le couple pour tentative de mariage blanc. Selon le procureur de la République, l’union aurait été motivée par des raisons administratives plutôt que sentimentales. En juin 2024, la jeune Gabonaise a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et à une interdiction de territoire pendant 5 ans. Son compagnon français, quant à lui, a écopé d’une amende de 500 euros. Et ce en dépit de leurs déclarations affirmant la sincérité de leur engagement.
Une bataille judiciaire remportée
Le couple a fait appel, dénonçant une décision injuste. Leur avocate, Me Séraphine Gonzalez, citée par France Bleu Hérault, a affirmé que les preuves avancées par le parquet, notamment l’écart d’âge, étaient insuffisantes. « Il n’y a pas d’éléments probants dans ce dossier qui justifient une opposition au mariage », a-t-elle déclaré, soulignant que le juge civil avait récemment reconnu l’absence de fondement aux accusations. Toute chose qui leur permet désormais de se marier.
Cependant, cette victoire au civil ne garantit pas une révision des condamnations pénales. Le couple reste prudent face à la suite des événements. « Leur amour a été plus fort, mais ils n’y croyaient plus », confie leur avocate, laissant planer l’incertitude sur l’avenir de cette union controversée.