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France : l’extrême droite aux portes du pouvoir

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Les élections européennes de ce dimanche 10 juin 2024 se sont soldées en France par une large victoire du parti d’extrême droite, le Rassemblement national (RN), dont la liste était portée par son président Jordan Bardella. Une déculottée pour le président de la République, Emmanuel Macron, qui a tout juste après le rendu des résultats partiels, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, déroulant ainsi un peu plus le tapis rouge à Marine le Pen et ses alliés dans leur marche vers le pouvoir.  

Ce sont 720 sièges du parlement européen qui étaient en jeu ce dimanche. Si les partis traditionnels à l’instar du Parti populaire européen (PPE), composé des démocrates-chrétiens et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates en sont sortis confortés, la poussée des extrêmes ne fait plus de doute. En France où 81 sièges étaient en jeu, la liste du Rassemblement national est arrivée en tête avec plus de 31% de voix contre seulement 14% pour Renaissance et 13% pour le Parti socialiste. 

Des élections législatives anticipées en France, un match retour des européennes

Il aura fallu quelques minutes seulement après la publications des premières tendances donnant le parti des Le Pen largement vainqueur sur la majorité macroniste pour que Jordan Bardella demande à Emmanuel Macron, qui s’était personnellement investi dans la campagne, d’en tirer les conséquences. Un message reçu 5 sur 5 par le président de la République qui a tout de suite déclenché l’article 12 de la constitution française, qui l’autorise à dissoudre l’Assemblée nationale. Une décision jugée « dangereuse » par certains, mais pas du côté de Marine Le Pen qui voit là une aubaine pour renforcer sa présence dans un hémicycle où la coalition présidentielle avait déjà du mal à faire passer des textes car ne disposant que d’une majorité relative. 

« Je ne peux que saluer cette décision qui s’inscrit dans la logique des institutions de la 5e République. Ces élections européennes consacrent notre mouvement comme la grande force d’alternance pour la France. Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les français nous font confiance lors de ces futures élections législatives », a d’ores et déjà déclaré cheffe de file du Groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale dissoute. En effet, le spectre d’une prise du pouvoir par un parti d’extrême droite plane plus que jamais sur la France. Si le processus de « dédiabolisation » du Front national devenu Rassemblement national a rendu Marine Le Pen fréquentable, les résultats électoraux de ces dernières années rendent crédible cette probabilité. Ainsi, après avoir passé la barre du premier tour aux élections présidentielles de 2017, le RN a obtenu une légère avance sur la coalition d’Emmanuel Macron aux européennes de 2019, avant de faire un score historique aux présidentielles de 2022 et de répéter le coche aux législatives de la même année en faisant entrer 88 députés au palais Bourbon. Les prochaines législatives convoquées pour le 30 juin et le 7 juillet 2024 seront donc un test grandeur nature pour le fameux « arc républicain » qui, au fil des années, a entamé la confiance des Français.  

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