Formation professionnelle : la Conasysed en soutien aux enseignants en grève depuis trois mois
Depuis trois mois, les enseignants des centres de formation professionnelle au Gabon sont en grève, dénonçant des conditions de travail précaires et un manque criant de ressources pédagogiques. Ce mouvement, qui paralyse ces institutions stratégiques pour l’avenir des jeunes, a reçu le soutien de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), par la voix de Jules Bibang Obounou, président du Syndicat des agents de l’éducation gabonaise (SAEG).
Le dirigeant syndical a qualifié les revendications des grévistes de « parfaitement légitimes », soulignant des dysfonctionnements structurels persistants dans le système de formation professionnelle. Parmi les griefs, l’insuffisance de matériel didactique, essentiel pour des formations pratiques de qualité, et des infrastructures vétustes qui entravent la mission d’enseigner.
Un secteur stratégique négligé
Malgré son rôle clé dans la préparation des jeunes aux exigences du marché du travail, la formation professionnelle souffre d’un déficit d’investissements. Les enseignants réclament une modernisation des infrastructures et une dotation accrue en équipements pédagogiques, indispensables pour garantir des formations conformes aux attentes des entreprises.
Les grévistes déplorent également l’absence de dialogue avec les autorités compétentes. Pour Jules Bibang Obounou, l’inaction des pouvoirs publics met en péril non seulement la qualité des formations, mais aussi l’employabilité des jeunes diplômés.
Appel au dialogue et à l’investissement
La Conasysed exhorte le gouvernement à ouvrir des négociations pour répondre aux attentes des enseignants. Elle recommande également une concertation nationale regroupant administration, syndicats et acteurs du secteur privé pour redéfinir les priorités. L’objectif est clair : relancer les activités pédagogiques et garantir une formation professionnelle capable de relever les défis économiques du pays.
En apportant des solutions pérennes, telles qu’une meilleure allocation des ressources et des investissements ciblés, le gouvernement pourrait non seulement apaiser les tensions, mais aussi positionner la formation professionnelle comme un levier essentiel pour la diversification économique du Gabon. Cette crise, bien que préoccupante, offre une opportunité de redéfinir les bases d’un système plus résilient et adapté aux réalités du marché.