« Flotte fantôme » russe : Loïc Ndinga Moudouma dément toute complicité du Gabon
Depuis décembre 2023, des informations révèlent que de nombreux navires liés à la « flotte fantôme » russe, utilisée pour contourner les sanctions occidentales sur le pétrole, opèrent sous pavillon gabonais. Selon un rapport de la Kyiv School of Economics relayé par Radio France Internationale (RFI), près de 40 des 95 pétroliers enregistrés sous pavillon gabonais ont récemment accosté dans des ports russes, soulevant des questions quant au rôle du Gabon dans cette stratégie d’évitement des sanctions.
Interrogé sur ce sujet, le ministre des Transports, de la Marine marchande et de la Mer, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, a fermement démenti tout soutien à cette « flotte fantôme » russe. Il a précisé que ces navires n’étaient pas sous sanctions au moment de leur enregistrement sous pavillon gabonais. « Ces bateaux-là, quand ils vont prendre le pavillon gabonais, ils ne sont pas sous sanction. La plupart deviennent sous sanction quand ils enfreignent les normes de la communauté internationale », a-t-il expliqué au micro de RFI.
Un contrôle strict des navires enregistrés
Le ministre a également souligné l’importance des procédures de vérification mises en place pour s’assurer que les navires sous pavillon gabonais respectent les réglementations internationales. Il a rappelé que le Gabon se conforme aux directives de l’Office of Foreign Asset Control (OFAC), une entité du département du Trésor des États-Unis qui supervise les sanctions financières. « Nous avons la liste de l’OFAC. Dès que le nom d’un navire figure sur cette liste, on refuse catégoriquement : il n’est pas pavillonné (gabonais, NDLR) », a affirmé Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, soulignant que le Gabon n’a pas pour intention de devenir une plaque tournante de navires sous sanctions.
Le ministre des Transports, de la Marine marchande et de la Mer, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, a tenu à rappeler qu’il n’a aucun moyen d’interdire a priori la circulation de navires enregistrés sous son pavillon, mais qu’il reste vigilant quant aux implications de ces enregistrements. Alors que le Gabon défend sa politique d’octroi de pavillons et insiste sur sa conformité aux normes internationales, cette affaire met en lumière les défis croissants pour les États, notamment africains, dans la gestion de l’enregistrement des navires dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu.