Facebook: Cacophonie dans la communication gouvernementale
Alors que le Chef de l’État Ali Bongo Ondimba semble à pied d’œuvre pour orthodoxer l’action de l’exécutif avec l’ambitieux Plan d’accélération de la transformation (PAT), il semble que la communication gouvernementale constitue un frein manifeste. Et pour cause, la cacophonie qui y règne dénote d’un amateurisme qui ne dit pas son nom avec un chevauchement de compétences dû aux pages institutionnelles mal renommées.
Durant la période forte de crise sanitaire liée au Covid-19 au Gabon, les populations étaient de plus en plus anxieuses quant au peu d’informations à propos de cette pandémie dont le vecteur est un agent difficilement repérable. Si bon nombre d’entre elles ont espéré trouver des réponses idoines à leurs zones d’ombre auprès du gouvernement, le résultat n’a été que peu pertinent. Si les conférences du ministère de la Santé s’évertuaient à faire un point journalier, il demeure plusieurs écueils.
Tout d’abord, des sorties médiatiques incompatibles, notamment de la présidence de la République qui donnait des instructions qui n’étaient que rarement reprises textuellement par les ministères chargés de la mise en œuvre. D’ailleurs, au lendemain de la levée de toutes les mesures liées à l’urgence sanitaire, il a été constaté un refus à peine voilée de s’exécuter de la part du ministre de la Santé qui consentait à lever « certaines mesures » contrairement à la recommandation d’Ali Bongo Ondimba.
Cette cacophonie dans la communication gouvernementale est davantage perceptible via le numérique en l’occurrence les pages Facebook des ministères. C’est notamment le cas au ministère du Pétrole qui reste rattaché aux Mines et ce, alors même que les administrations ont été segmentées avec la nomination d’un tout nouveau ministre avec un cahier de charges clairement défini. Même scénario au niveau des Ministères de l’Enseignement supérieur et l’Education nationale. Ces administrations se partagent une page commune malgré le rapprochement du premier cité à la Culture.
La confusion est dès lors grande pour les administrés et les populations lambda qui ne savent plus où trouver l’information source. Et ce, face à une personnification des administrations publiques où le ministre de tutelle ne donne plus l’information via le canal institutionnel mais plutôt sur sa page personnelle. Une attitude qui déteint sur les mécanismes de communication gouvernementale qui semblent être enrhumés par des ego débordants. Aussi, faut-il rappeler que ces pages censées informer ne sont presque jamais actualisées ? Gageons qu’en vue de rendre présent le PAT dans l’esprit des gabonais, le changement de paradigme y sera opéré promptement.
GMT TV