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Bassin du Congo : une richesse sous la menace croissante d’exploitants forestiers illégaux

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Les forêts tropicales du bassin du Congo, souvent qualifiées de “deuxième poumon de la planète” après l’Amazonie, subissent une déforestation annuelle de 1 à 5 % en raison de l’exploitation forestière et minière illégale, selon un rapport relayé par l’Agence France-Presse (AFP). Cette dégradation, qui a entraîné la perte de 30 % de la couverture forestière depuis 2001, met en danger les écosystèmes, les moyens de subsistance des populations locales et le rôle crucial de ces forêts dans la lutte contre le changement climatique.

Le rapport du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique révèle que les forêts du bassin du Congo, couvrant environ 200 millions d’hectares dans six pays (Gabon, RDC, Cameroun, Guinée équatoriale, RCA et Congo), sont victimes de réseaux criminels exploitant les lacunes réglementaires et la corruption. Le pillage de ces ressources coûte au continent près de 17 milliards de dollars par an.

En RDC, des entreprises du secteur forestier versent régulièrement des pots-de-vin pour obtenir illégalement des concessions, contourner les quotas ou éviter les sanctions pour surexploitation. Au Cameroun, le ministère des Forêts et de la Faune figure parmi les administrations les plus corrompues, dans un pays classé 140ᵉ sur 180 à l’indice de perception de la corruption 2023.

Un impact écologique et climatique dramatique

La destruction de ces forêts, en particulier en RDC, entraîne des émissions de carbone équivalentes à celles de 50 centrales à charbon chaque année. Outre leur rôle dans la séquestration du carbone, ces forêts sont vitales pour la régulation des cycles de pluie en Afrique. Leur disparition menace également des millions de personnes qui dépendent directement de ces écosystèmes pour leur subsistance.

Le rapport recommande de renforcer la coopération sécuritaire entre les pays concernés pour lutter contre les groupes criminels et d’utiliser davantage l’imagerie satellitaire pour surveiller et contrôler l’exploitation forestière. Ces mesures, combinées à un renforcement de la gouvernance et à une lutte contre la corruption, pourraient préserver ces forêts, essentielles à la biodiversité mondiale et au bien-être des communautés locales.

L’alerte lancée par l’AFP met en lumière une urgence environnementale et économique qui exige une réponse coordonnée à l’échelle régionale et internationale.

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