Au-delà des apparences : La gestion délicate de l’image des Premières Dames
Elles sont belles et incarnent souvent l’espoir d’un peuple. Bien que l’histoire ne leur accorde pas toujours un rôle central, les Premières Dames sont fréquemment la clé de la réussite ou de l’échec de leurs époux, ces hommes puissants qui dirigent des nations. Elles ont choisi d’aimer et d’accompagner des hommes particuliers, des présidents de la république, ajoutant une dimension humaine et souvent déterminante à leur leadership. Parmi elles, on compte Claudine Talon, Rebecca Akufo-Addo, Marie Khone Faye, Denise Tshisekedi, Dominique Ouattara, et, outre-Atlantique, Michelle Obama. Dans un passé récent, des figures comme feue Edith Lucie Bongo et Zita Oligui Nguema ont marqué les esprits.
La question se pose souvent : doivent-elles être visibles ou rester dans l’ombre ? Doivent-elles communiquer ou non ?
La communication est un domaine vaste où beaucoup pensent maîtriser le sujet. Mais sans expérience, ou simplement parce que nous sommes journalistes, pouvons-nous vraiment gérer le personal branding d’une personnalité ?
Le Personal Branding : Qu’est-ce que c’est ?
Le personal branding est l’art de façonner et de promouvoir l’image publique d’une personne, en mettant en avant ses valeurs, ses compétences et sa personnalité. Pour une Première Dame, cette image doit non seulement refléter son individualité mais aussi s’harmoniser avec la vision et les objectifs de son époux. L’importance de cette gestion d’image réside dans la capacité à créer un capital sympathie, à inspirer confiance et à renforcer le message politique du Président.
À l’ère du digital, la visibilité est souvent perçue comme une nécessité. Certaines Premières Dames, comme Rebecca Akufo-Addo avec 602 000 followers sur Instagram, ou Denise Tshisekedi avec 138 followers sur Instagram, ont choisi de s’engager activement sur les réseaux sociaux. D’autres, comme Claudine Talon ou Brigitte Macron, préfèrent une présence plus discrète. Quelle que soit la stratégie adoptée, il est essentiel que la Première Dame embrasse la vision de son mari et utilise sa visibilité pour soutenir son époux.
Prenons l’exemple de Michelle Obama, dont l’image a été soigneusement construite pour refléter à la fois ses qualités de mère, de professionnelle accomplie et de soutien indéfectible à son mari. Sa présence sur les réseaux sociaux, sa participation à des émissions télévisées et ses initiatives personnelles, comme la campagne “Let’s Move!” pour lutter contre l’obésité infantile, ont permis de renforcer sa popularité et d’attirer l’attention sur des sujets importants.
Au-delà de la compétence technique, communiquer est un acte spirituel. C’est l’art de faire ressortir l’intérieur d’une personne vers l’extérieur, permettant ainsi d’acquérir un capital sympathie authentique. De ce fait, la communication ne se limite pas qu’au digital. Par exemple, feue Édith Lucie Bongo n’avait pas de compte Facebook, mais son image était minutieusement travaillée à travers ses choix vestimentaires, sa coiffure et ses prises de parole publiques.
Un autre exemple marquant est celui de Jacqueline Kennedy, dont l’élégance et le sens du style ont capté l’attention du monde entier. Sa maîtrise de la communication non-verbale, à travers ses tenues et son comportement, a contribué à établir une image de sophistication et de grâce, qui continue d’influencer les Premières Dames modernes.
La gestion de l’image d’une Première Dame doit être confiée à des professionnels de la communication, capables de naviguer entre visibilité et discrétion, et de comprendre les subtilités du branding personnel. Il est crucial de différencier le rôle du journaliste, qui informe et analyse, de celui du professionnel de la communication, qui crée et gère une image cohérente et attrayante.
La communication est spirituelle et doit être maîtrisée. Réussir à faire ressortir l’intérieur d’une personne pour qu’elle puisse acquérir un bon capital sympathie demande d’être professionnel, car il ne s’agit pas d’inventer une identité mais de révéler l’authenticité. Une Première Dame, en optant pour une communication maîtrisée, peut ainsi apporter une contribution significative à la perception de l’État et à la consolidation de la confiance publique.
En définitive, qu’elle choisisse de communiquer ou non, une Première Dame est une figure emblématique dont l’image influence directement la perception publique de l’État. La gestion de cette image n’est pas une tâche anodine et requiert un savoir-faire spécifique. Au-delà des apparences, c’est un travail délicat qui nécessite expertise, sensibilité et une profonde compréhension des dynamiques de communication. Les Premières Dames, par leur présence et leur engagement, jouent un rôle crucial dans l’humanisation et la promotion des valeurs de leurs époux, tout en forgeant leur propre héritage.
Ngayouga Okome Noli epse Aubiang