Afrobarometer : un tiers des gabonais ne se sentent pas en danger dans leur quartier
Une récente enquête menée par le réseau panafricain Afrobarometer, en collaboration avec le Centre d’études et de recherches en géosciences politiques et prospective (CERGEP), a révélé qu’un tiers des Gabonais ne se sont jamais sentis en danger dans leurs quartiers. Ces données, collectées entre le 25 avril et le 10 mai 2024, offrent un aperçu nuancé du sentiment de sécurité au Gabon et varient selon plusieurs facteurs.
L’étude au cours de laquelle 1 200 adultes gabonais ont été interrogés apporte un éclairage sur les perceptions de sécurité dans le pays. En effet, cette enquête d’Afrobarometer a mis en avant à la fois les points positifs et les défis à relever en matière de sécurité.
Un climat de sécurité plus marqué en milieu rural
36,4 % des participants affirment ne jamais se sentir en danger dans leur quartier.Ce sentiment de sécurité est particulièrement notable en milieu rural, où 49,8 % des répondants se disent totalement sereins chez eux ou dans leur environnement immédiat, contre 34,4 % en milieu urbain.
Les disparités entre les zones rurales et urbaines reflètent des réalités contrastées. Les villages, souvent perçus comme plus calmes et moins exposés à la criminalité, semblent offrir un cadre plus propice à la tranquillité. À l’inverse, les grandes villes, en raison de leur densité de population et de leurs dynamiques sociales peuvent accentuer les perceptions d’insécurité.
Les hommes plus sereins que les femmes
L’enquête met également en évidence des différences notables entre les sexes. Alors que 39,5 % des hommes déclarent ne jamais se sentir en danger, ce chiffre tombe à 33,5 % chez les femmes. Cela pourrait s’expliquer par une exposition différente aux menaces perçues ou réelles. En effet, les femmes sont souvent plus sensibles aux risques liés à la sécurité physique ou à la violence domestique.
Par ailleurs, 13,9 % des Gabonais rapportent s’être sentis en danger une ou deux fois, tandis que 20,1 % affirment avoir ressenti cette peur à quelques reprises. En revanche, 21,7 % des répondants indiquent s’être sentis en danger à plusieurs reprises, et 7,8 % disent vivre constamment dans l’inquiétude pour leur sécurité. Ces chiffres montrent que si une proportion significative de la population se sent en sécurité, une frange non négligeable reste confrontée à un sentiment d’insécurité récurrent, en particulier dans les zones urbaines.
Pour les autorités gabonaises, ces informations constituent une base importante pour orienter les politiques publiques en matière de sécurité. En renforçant les mesures de prévention et en répondant aux préoccupations spécifiques des communautés les plus vulnérables, il serait possible de réduire davantage le sentiment d’insécurité et de promouvoir un climat de confiance sur l’ensemble du territoire.