Affaire Opiangah : l’UDIS interpelle le président Oligui Nguema et demande «le droit et rien que le droit»

Six mois après le départ en exil forcé de son président, Hervé Patrick Opiangah, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) brise le silence. Dans une déclaration publique, le parti politique interpelle directement le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, nouvellement investi président de la Vème République, l’invitant à faire de la justice une réalité concrète et non une promesse républicaine vaine.
Le message est direct, presque solennel. À travers une déclaration lue par son porte-parole Edmond Epoma Ngadi, l’UDIS remet sur la table le dossier Opiangah, l’un des plus épineux hérités de la transition politique post-Bongo. À la lumière du serment présidentiel du 3 mai dernier, le parti demande des actes. « Il est temps de dire le droit et rien que le droit », a martelé le porte-parole, appelant à la cohérence entre les promesses du nouveau chef de l’État et les réalités judiciaires actuelles.
Une justice sélective ? Le cas Opiangah comme révélateur
Accusé d’inceste, sans qu’aucune victime ne l’ait confirmé, Hervé Patrick Opiangah a vu son dossier prendre une dimension hautement politique. Pour l’UDIS, les poursuites engagées à son encontre relèvent davantage de la cabale que de la légalité. « Nous avons besoin d’un Gabon qui unit ses enfants, et non d’un Gabon qui disperse ses enfants », a insisté Edmond Epoma Ngadi, rappelant que le leader du parti est « en exil forcé depuis novembre 2024 » alors même que la prétendue victime, sa propre fille, a nié les faits.
Dans cette optique, le parti évoque un non-lieu « logique et nécessaire » qui, selon lui, devrait être prononcé sans délai par la Chambre d’accusation. « La vacuité de ce dossier commande, en toute logique scientifique, qu’un non-lieu soit prononcé », a martelé le porte-parole du parti. Une déclaration qui met davantage de pression sur le ministre de la Justice Séraphin Akure Davain, déjà confronté à la grève prolongée des magistrats et aux attentes d’un appareil judiciaire en crise.
L’image internationale du Gabon en jeu
Autre point d’inquiétude soulevé par l’UDIS : l’impact de cette affaire sur le positionnement diplomatique du Gabon. Alors que le pays vient à peine de réintégrer pleinement l’Union Africaine, la saisine de la Commission africaine des droits de l’Homme par les avocats d’Hervé Patrick Opiangah pourrait, selon l’UDIS, « entacher l’image du pays ». « Faites que votre engagement personnel et les efforts de votre gouvernement ne soient pas vains », a lancé le parti au chef de l’État.
Enfin, citant l’engagement solennel de Brice Clotaire Oligui Nguema à être « juste envers tous », le parti conclut par un appel fort à la réconciliation nationale et à l’unité. « La Vème République que nous appelons de tous nos vœux doit être celle du pardon, de la solidarité, mais aussi de la justice pour tous. », a indiqué Edmond Epoma Ngadi.
GMT TV