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ZES de Nkok : pourquoi casser ce qui marche ?

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Considérée comme l’un des modèles de zones économiques au niveau mondial, la Zone Économique Spéciale de Nkok fait récemment l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux.

À l’heure où le Gabon s’engage dans une nouvelle ère politique, des influenceurs semblent vouloir remettre en cause l’activité de la zone de Nkok. Et pourtant, toute l’Afrique envie cette infrastructure inédite visitée chaque année par des centaines de délégations internationales. Et pour preuve, une nouvelle étape symbolique sera franchie par la zone cette semaine, avec l’exportation de panneaux de bois aggloméré au Royaume-Uni.

Un poids économique incontestable

Si le terme “ZES de Nkok” évoque actuellement des opinions contrastées sur les réseaux sociaux, une réalité demeure : le rôle crucial que joue cette zone dans l’économie du Gabon. Représentant pas moins de 40% des exportations du pays et abritant 144 entreprises de 17 nationalités différentes, le poids économique de la ZES est difficilement contestable. Avec des exportations de bois, activité phare, représentant 610,7 milliards de F CFA (930 millions d’euros) en 2022, contre 320 milliards de F CFA quatre ans plus tôt, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Le premier employeur privé du pays


La Zone Économique Spéciale de Nkok est devenue le premier employeur du pays, représentant quelque 16% des emplois du pays. Malgré des critiques relatives aux niveaux de qualification des postes proposés aux Gabonais, la ZES a créé deux centres de formation pour y remédier. Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 90% des employés qui sont gabonais.

Avec un horizon fixé à 2030, l’ambition de générer 35 000 emplois, directs et indirects confondus, se dessine comme un levier économique majeur dans un pays de seulement 2,2 millions de citoyens. En comparaison avec les chiffres actuels — 5 364 emplois directs et environ 16 000 si l’on y ajoute les emplois indirects —, cette vision pourrait marquer un tournant socio-économique inédit pour le Gabon.
La valorisation de l’industrie du bois

Si le Gabon, couvert à 88% de forêt, est devenu le premier producteur et exportateur africain de contreplaqués tropicaux, et le deuxième exportateur mondial, c’est à l’actif de cette zone créé par le partenariat public privé noué entre l’Etat gabonais et Arise IIP, aujourd’hui détenue par l’AFC, une institution panafricaine de financement basée à Lagos et ATIF, un fonds basé à Abu Dhabi. Ces performances sont en grande partie attribuables à la ZES de Nkok et à sa stratégie de transformation du bois. Par exemple, le coût du bois transformé est passé de 50 000 F CFA/m3 en 2009 à 650 000 F CFA/m3 aujourd’hui, un indicateur frappant de la création de valeur ajoutée.

D’ailleurs, depuis 2017, les sociétés locales installées dans la ZES de Nkok ont intensifié le traitement du bois jusqu’à ce qu’on appelle la “troisième transformation”. Selon les données fournies par Arise IIP, cette étape de transformation permet de générer un revenu variant entre 300 et 1 500 dollars par mètre cube de bois traité. Le potentiel économique pourrait être poussé encore plus loin : En atteignant le niveau de la quatrième transformation – objectif de la ZES dans les prochaines années – le rendement pourrait grimper jusqu’à 5 000 dollars par mètre cube exploité, selon les experts du secteur.

Des agents à l’œuvre © D.R.

Preuve de son attractivité au niveau mondial, une nouvelle étape symbolique sera franchie par la zone de Nkok cette semaine, avec l’exportation de panneaux de bois aggloméré à destination de l’Europe, et plus précisément le Royaume-Uni. Une première pour la ZES de Nkok qui illustre son attractivité sur l’échiquier économique mondial.

Les controverses et leur contexte

Depuis le changement de régime, des critiques ont été formulées concernant ARISE IIP sur les réseaux sociaux. Ces contestations doivent être mises en perspective avec le bilan largement positif de la zone en termes de création d’emplois et de transformation industrielle, tant la question de la lutte sociale est permanente dans toutes les sociétés en pleine transformation.


Pourquoi tant d’acharnement ?

Si des critiques demeurent, pourquoi focaliser uniquement sur les aspects négatifs d’un projet qui a transformé l’économie du pays? Est-ce un héritage de l’ancien régime qu’il faudrait éradiquer, ou un modèle économique qui mérite d’être défendu et amélioré ? Les questions demeurent, mais les faits économiques sont là pour équilibrer le débat. Car malgré les controverses qui l’entourent, la Zone Économique Spéciale de Nkok demeure une pièce maîtresse de l’économie gabonaise que l’Afrique nous envie et un acteur majeur de sa modernisation.

Gabon Media Time

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