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Tridom : entre menaces environnementales et défis de développement durable

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En début novembre, les parlementaires du Réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPAR) ont effectué une mission dans le segment gabonais de la Tri-national Dja-Odzala-Minkébé (Tridom). Cette réserve transfrontalière unique, partagée entre le Gabon, le Cameroun et le Congo, fait face à des défis majeurs : braconnage, exploitation incontrôlée des ressources naturelles, pressions agricoles et développement des infrastructures.

Le Tridom, considéré comme un sanctuaire écologique, est un bastion de la biodiversité africaine. Toutefois, les pressions humaines grandissantes mettent en péril cet écosystème. Le braconnage intensif, alimenté par le commerce illicite de l’ivoire et d’autres produits de faune sauvage, sape les efforts de conservation. À cela s’ajoute une exploitation forestière et minière souvent non régulée, accompagnée par l’expansion des terres agricoles qui grignotent les zones forestières critiques. Ces menaces, combinées, compromettent non seulement l’équilibre écologique mais également les moyens de subsistance des communautés locales qui dépendent de ces ressources.

Des stratégies pour concilier conservation et développement

Face à ces défis, les parlementaires du REPAR préconisent des mesures concrètes. L’harmonisation des politiques environnementales des trois pays est primordiale pour garantir une gestion cohérente et efficace. Cette uniformisation pourrait protéger les corridors écologiques essentiels à la faune et limiter les conflits d’usage des terres.

Le renforcement du dialogue entre les autorités, les ONG, les communautés locales et le secteur privé est également au cœur des recommandations. Cette approche inclusive vise à instaurer une gouvernance participative, où chaque acteur trouve sa place dans la conservation des ressources.Une évaluation approfondie des impacts cumulés des activités humaines sur l’écosystème est par ailleurs indispensable. Les résultats de cette analyse permettront d’élaborer des politiques ciblées pour préserver le Tridom tout en favorisant un développement durable.

Le développement au service de la conservation

Structurer les activités économiques, notamment l’orpaillage, et proposer des alternatives durables aux communautés locales sont des pistes envisagées pour réduire la pression sur les ressources naturelles. Ces solutions, associées à des campagnes de sensibilisation, permettront de promouvoir une exploitation responsable tout en améliorant les conditions de vie des populations.

Comme l’a souligné Odette Massussa, sénatrice congolaise et chef de la mission parlementaire : « Nous devons nous battre pour protéger et conserver ce massif forestier tout en mettant l’homme au centre de nos actions ». Le Tridom, véritable poumon vert, ne pourra être sauvegardé qu’en conciliant protection de la nature et développement socio-économique. Un défi de taille pour l’Afrique centrale.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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