Projet de Constitution : le Gabon opte pour une politique nataliste
L’État gabonais s’engage dans une nouvelle orientation démographique en adoptant une politique nataliste, inscrite dans l’article 33 de son projet de Constitution, présenté le 21 octobre 2024. Ce projet constitutionnel, résultat du congrès de l’Assemblée constituante du 10 au 22 septembre et du séminaire Gouvernement / CTRI, qui a eu lieu le 11 et le 15 octobre exprime une volonté d’augmenter la population nationale, estimée à environ 2,3 millions d’habitants selon la Banque mondiale en 2023.
Si les modalités de cette politique nataliste restent à définir, l’objectif principal est d’accroître la population pour renforcer la main-d’œuvre nationale, dynamiser la demande économique, et asseoir l’influence régionale du Gabon. Toutefois, cette politique engendre des interrogations. Comment rendre attractif un projet nataliste dans un pays où le coût de la vie est élevé et où les aides familiales restent modestes ?
Les naissances bientôt boostées
Depuis l’époque de feu Omar Bongo Ondimba aucune réelle politique nataliste n’a été mise en œuvre. Soucieuses d’accroître la population gabonaise qui peinent à évoluer depuis plusieurs décennies, les nouvelles autorités ont pris en compte cette suggestion issue du Dialogue nationale inclusif (DNI) en l’intégrant dans le projet de Constitution.
Pour accompagner efficacement cette politique, des mesures de soutien financier et social, notamment en faveur des mères célibataires et des jeunes filles mères, devront être instaurées. Les aides actuelles, comme la prime de naissance de 50 000 FCFA en nature pour chaque accouchement, l’allocation familiale de 5000 FCFA par enfant versée semestriellement, et l’allocation de rentrée scolaire de 62 500 FCFA, sont insuffisantes pour motiver une hausse significative de la natalité. Des mesures que les Gabonais aimeraient voir évoluer parce qu’une chose est de faire des enfants, une autre est d’être capable de prendre soin d’eux et d’assurer leur survie.
Si le projet de Constitution est validé lors du référendum prévu pour le 16 novembre 2024, le Gabon pourrait poser les jalons d’une politique sociale ambitieuse. Cette décision, au-delà d’une simple augmentation démographique, constituerait une avancée pour améliorer la qualité de vie et l’avenir des familles gabonaises. Toute chose qui contribuera à renforcer l’identité nationale.
