Projet de Constitution : l’avis de Jean Fidèle Otandault sur les enjeux économiques et sociaux
Rendu public le 21 octobre 2024, le projet de Constitution continue de susciter des débats. Jean Fidèle Otandault, expert-comptable, ancien ministre en charge des Comptes publics et député de la Nation partage, à l’occasion d’un entretien accordé à Gabon Media Time, son analyse sur certains points clés qui font de cette réforme un catalyseur potentiel pour l’économie et la société gabonaise.
L’article 40 de la nouvelle Constitution prévoit que « l’État est tenu de promouvoir et de faire respecter la bonne gouvernance ». Pour Jean Fidèle Otandault, cette disposition est un signal fort adressé aux investisseurs, aussi bien nationaux qu’internationaux. « En mettant l’accent sur la transparence et le respect des règles, le Gabon offre une garantie que seules les lois en matière de marchés publics et d’accords commerciaux seront applicables », a-t-il précisé. Cela renforce la prévisibilité économique, un critère crucial pour toute prise de décision d’investissement.
Pour la jeunesse gabonaise, l’article 9 introduit le travail, le mérite, le sens des responsabilités et la redevabilité comme valeurs cardinales. Ce changement, selon l’ancien ministre, instaure une véritable égalité des chances, prônant une société où chacun peut gravir les échelons sociaux sur la base de son mérite. Il souligne que cette approche marque la fin des privilèges de naissance et des passe-droits. « Désormais, le Gabon souhaite valoriser le mérite et offrir une réelle opportunité d’ascension sociale aux jeunes », a-t-il poursuivi.
Décentralisation et développement local équitable
L’article 155 et les suivants consacrent l’autonomie financière des collectivités locales, permettant un développement local plus équitable, démocratique et inclusif. Pour Jean Fidèle Otandault, cette politique de décentralisation renforce la proximité entre les institutions et les citoyens, créant une gouvernance participative au service du peuple. « L’autonomie des collectivités locales, soutenue par des ressources dédiées, est un levier majeur pour impulser un développement diversifié et adapté aux réalités locales », a-t-il martelé.
Enfin, l’article 169 définit des principes non révisables, comme la forme républicaine et décentralisée de l’État, la séparation des pouvoirs et la limitation du nombre de mandats présidentiels. Pour l’homme politique et ancien député du 2ème arrondissement de Port-Gentil, « cette disposition inscrit le Gabon dans la lignée des États avec des institutions solides, gages de stabilité politique et économique. En protégeant ces fondements, le Gabon ambitionne d’établir une démocratie durable et attractive pour les investissements ». En somme, ces éléments font de la nouvelle Constitution, selon Jean Fidèle Otandault, un vecteur potentiel de développement pour le Gabon, en renforçant ses structures économiques et sociales.