Ngoyo Moussavou: «la mise en œuvre du PAT n’est pas du ressort du seul gouvernement, il requiert la mobilisation de tous»
J’ai été particulièrement sensible à la récente tribune libre, de l’honorable Julien Nkoghe Bekale, dont le contenu mérite notre attention. L’ancien chef du gouvernement salue et appuie le Plan d’Accélération et de Transformation (PAT), initié par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, pour relancer l’économie nationale, mise à rude épreuve par la conjonction des crises dont celle de la Covid-19. Chapeau bas à Julien Nkoghe Bekale, qui a été le seul jusqu’ici à célébrer l’initiative présidentielle. On est un peu déçu, en effet, qu’après une décision aussi importante du chef de l’Etat, aucun préposé au service n’ait réagi pour le soutenir. Cette culture du silence souvent observée interroge et ne peut laisser indifférent, mais là n’est pas notre sujet du jour.
« Un chef est un marchand d’espérance » disait Napoléon Bonaparte. Le PAT que vient d’impulser notre Président consiste à relever les défis de la prospérité et de la croissance partagée. Il vise à mettre fin aux angoisses existentielles des Gabonais. Quoi de plus noble pour un chef d’Etat que d’être à la recherche perpétuelle des solutions qui donnent à chaque citoyen les moyens de vivre dignement, dans un environnement économique international défavorable. C’est cela le Plan d’accélération et de transformation, une dynamique qui englobe des mesures en faveur de l’éducation, la santé, l’emploi, l’agriculture, l’habitat, la famille… C’est au gouvernement que dirige Mme Rose Christiane Ossouka Raponda de mettre en place un plan de bataille, afin de relever les défis qui se posent au Gabon aujourd’hui.
Il est vrai, comme l’a souligné Julien Nkoghe Bekale, que la mise en œuvre du PAT n’est pas du ressort du seul gouvernement, qu’il requiert la mobilisation de tous, d’où son appel au « Pacte républicain et patriotique autour du PAT ». Une invite au « patriotisme solidaire », pour emprunter l’expression d’une membre du ministère Ossouka Raponda, dans une communication sur les mesures prises contre la pandémie de la Covid-19. Mais comme l’a également rappelé l’ancien Premier ministre, le « Pacte républicain » n’est possible que si les Gabonais sont unis. Ce qui ne semble pas être le cas. Il règne dans le pays un climat anxiogène dû à une crise de valeurs. Dire que les relations entre individus sont tendues est une lapalissade. Il faut que les Gabonais se parlent, il faut ressouder l’unité nationale pour un nécessaire consensus autour de l’essentiel.
L’histoire du Gabon des trois dernières décennies, non pas celle qui s’écrit avec un crayon et une gomme, mais à l’encre indélébile, est là pour témoigner que le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a été au rendez-vous, en tant qu’acteur direct et souvent instigateur discret, de toutes les initiatives réconciliatrices, à chaque fois que notre pays fut ébranlé dans ses fondements : Conférence nationale, Accords de Paris et d’Arambo et plus récemment Dialogue politique d’Angondjé. Dans toutes ces rencontres politiques, entre majorité et opposition, le credo décisif fut de trouver des compromis apaisants.
C’est Ali Bongo Ondimba l’inspirateur, le timonier, notre commandant en chef, aux qualités de dirigeant indéniables, qui pilote le Gabon à travers bien des intempéries. Il lui revient de pardonner les trahisons et les outrages pour définir le format qui permette aux Gabonais, ébranlés par les embrouilles politiciennes, de fumer le calumet de la paix, afin de conjurer les frustrations, les haines et les rancoeurs recuites, qui minent notre vivre ensemble. C’est à ce prix que nous repartirons de l’avant.
Germain Ngoyo Moussavou
Ancien sénateur de Tchibanga
GMT TV