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Naufrage de l’Esther Miracle: Où étaient les équipements de l’armée pendant 72 heures?

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7 mois après avoir exhibé de manière festive l’arsenal militaire des corps habillés dont la marine nationale et la brigade nautique, les gabonais sont stupéfaits de constater qu’il aura fallu 4 jours pour voir décoller un hélicoptère pour sillonner la zone du naufrage de l’Esther Miracle. Toute chose qui remet sur le tapis la question de l’utilité des équipements censés profiter à la population.

Six heures se sont écoulées entre le moment où le petit ferry dénommée Esther Miracle transportant officiellement 161 passagers et des marchandises en direction de Port-Gentil a été naufragé et le début des opérations de sauvetage. Une situation qui gêne au plus haut point dans l’opinion publique au Gabon. Et ce, alors que lors de la parade militaire du 17 août 2022, avait permis de constater des nouvelles acquisitions en matériels divers donc pour le secourisme.

Les 6500 personnels compris entre les différents corps armés auxquels on recense la Marine nationale avaient fièrement envoyé un message aux pays de la sous-région sur la capacité opérationnelle de nos unités navales parées à toute épreuve. Seulement, le naufrage du jeudi 9 mars 2023 a vite fait de faire déchanter certains. Les populations s’interrogent sur le rôle de ces outils dernière génération. « Pourquoi on n’a pas vu des hélicoptères? ».

Plus grave, il aura fallu attendre 96 heures soit 4 jours pour que le Chef du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze annonce qu’un hélicoptère va patrouiller autour de la zone. Une mesure tardive qui a du mal à passer. « Une armée qui exhibe le matériel. Que faisait la brigade nautique et maritime ? Vous louez ces équipements pour le défilé ? », a fustigé une compatriote. À cela s’ajouterait la défaillance de la radio VHF et l’absence de dispositif de permanence pour surveiller la trajectoire maritime.

Des questions restées en suspens tant le gouvernement semble botter en touche en se dédouanant. C’est en tout cas ce qu’a fait Brice Constant Paillat en rejetant l’anathème sur Royal Cost Marine (RCM) qui selon lui est le seul responsable. « l’armateur est la société ou la personne morale qui a des obligations à l’égard des victimes de cet accident malheureux », a indiqué le ministre des Transports. Une fuite en avant quand on sait qu’avec un peu de diligence, des vies auraient pu être sauvées.

Plus le temps passe, moins l’espoir demeure. D’ailleurs, les derniers repêchages obtenus grâce à l’élan solidaire « d’un bénévole » qui a mis à la disposition des équipes de sauvetage un moyen naval et le concours de la société pétrolière Perenco qui a engagé un « robot plongeur ». Des signes qui étayent la carence de l’État gabonais à solutionner ce problème malgré les équipements présentés en grande pompe. Gageons que les responsabilités de toutes les parties seront établies.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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