Minusca: les victimes centrafricaines de viol introuvables
8 jours après la décision du Secrétariat des Nations Unies portant retrait des 450 soldats gabonais de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), rien ne semble étayer cette mesure. En effet, les médias centrafricains Kangbi-Ndara, L’expansion et Libre Opinion, révèlent qu’aucune trace des 5 présumées victimes n’a été trouvée. Que ce soit à Alindao ou à Mobaye, laissant resurgir la thèse d’un complot international.
Et si les 450 soldats gabonais engagés dans le maintien de la paix dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine étaient innocents? C’est la question qui taraude l’esprit du média centrafricain L’expansion qui indique dans sa livraison du 23 septembre dernier qu’il n’existerait aucune possibilité de prouver les allégations des organes onusiens.
« Dans le cadre de l’effectivité d’une procédure judiciaire diligentée, la délégation gabonaise s’est rendue tour à tour à Alindao et Mobaye, le 21 septembre afin de rencontrer les victimes. Mais cette délégation se serait butée à des fins de non-recevoir de la Minusca, de l’Unicef et ONG qui auraient rapporté les faits à travers des enregistrements audios qu’ils détiennent et ne veulent pas communiquer », dénonce-t-il dans son article de presse intitulé « Que se passe-t-il à la Minusca ?»
Une attitude assez incompréhensible tant dans son communiqué daté du mercredi 15 septembre dernier, la Minusca indiquait que les militaires gabonais auraient abusé de 5 filles dont 4 à Alindao et une à Mobaye, respectivement au centre et au centre-sud de Bangui. Seulement, l’organe onusien avait tenu à préciser que les auteurs seraient des « membres non-identifiés du contingent militaire gabonais ». Mais de qui s’agit-il ?
En l’absence de noms, voire d’éléments contraignants, le chef de ladite mission n’aurait-il pas fait mieux d’investiguer davantage avant de saisir les autorités à New-York ? Une démarche qui aurait permis d’éviter les erreurs de jugement dans la promptitude. Lequel jette l’opprobre sur la nation gabonaise. Pour sa part, le média centrafricain Libre Opinion (LO) se questionne sur l’issue d’une telle dénonciation. « Les autorités gabonaises vont-elles accepter que leur contingent quitte la République centrafricaine sur une base non fondée ? », s’interroge-t-il.
Quant à Kangbi-Ndara, la chronologie de la saisine des autorités gabonaises et la prise de décision hâtive du Secrétariat des Nations Unies, entretiennent le flou dans cette affaire. En effet, en informant le Gabon le 7 septembre 2021, la Minusca aurait dû attendre l’épuisement de l’enquête interne d’une durée de 90 jours au plus. Laquelle devrait permettre de démêler l’écheveau. Pourtant, le mardi 14 septembre, soit une semaine après, le sort de nos 450 soldats sera scellé.
Notons que si la décision du rapatriement du contingent gabonais repose sur la résolution 2272 de 2016 du Conseil de sécurité de l’ONU, les faits prétendument dénoncés par les populations centrafricaines ne seraient pas fondés. « Des allégations avancées uniquement par France24 et RFI mais qui sont difficiles à vérifier en République centrafricaine. De nos sources à Alindao et Mobaye, les populations des localités concernées ne sont nullement au parfum des faits reprochés au contingent gabonais », a conclu notre confrère. De quoi rebattre les cartes dans cette affaire en attendant la conclusion de l’enquête.