Mines : le Gabon vise les 100 millions de tonnes de production d’ici quelques années
Le Gabon ambitionne d’atteindre une production minière de 100 millions de tonnes par an grâce à l’exploitation des mines de Bélinga, Baniaka et Milingui. Pour réaliser cet objectif ambitieux, une révolution infrastructurelle s’avère nécessaire, notamment dans les domaines portuaire, ferroviaire et électrique. Cet objectif si il est néanmoins atteint ou proche d’être atteint, devrait à minima, porter les ambitions infrastructurelles du pays qui est en déficit dans ce domaine.
Suite aux rencontres organisées par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avec plusieurs investisseurs chinois lors du Forum sur la coopération Sino-Africaine (FOCAC 2024) en septembre dernier en Chine, le Premier Ministre, Raymond Ndong Sima, a récemment réuni les responsables des sociétés opérant dans le secteur minier au Gabon. L’objectif de cette rencontre était de les sensibiliser à la stratégie de déploiement de la logistique minière.
Le ministre des Mines, Gilles Nembe, a indiqué que certaines entreprises, notamment chinoises, ont manifesté leur intérêt à participer au financement des infrastructures nécessaires. Parmi les projets d’infrastructures envisagés, un chemin de fer de près de 1 200 km partant de Bélinga vers Mayumba est prévu. Ce réseau ferroviaire desservira plusieurs localités, dont Makokou, Ovan, Lastourville et Tchibanga.
Renforcement de la voie ferrée, du réseau électrique réduction de l’empreinte carbone
Pour accompagner ce projet ferroviaire, une route de service double bitumée sera construite afin de désenclaver les zones habitées situées le long du parcours. Le réseau ferroviaire sera également électrifié, ce qui contribuera à réduire l’empreinte carbone, à diminuer les coûts d’exploitation et à électrifier toutes les villes situées sur son trajet. En parallèle, une infrastructure de fibre optique sera intégrée pour soutenir la connectivité.
Concernant le développement d’un port en eau profonde à Mayumba, le ministre des Mines a souligné que cette initiative est nécessaire en raison de la capacité limitée de l’actuel port d’Owendo, qui ne peut accueillir que des bateaux de 67 000 tonnes. Or, l’exploitation du fer et du manganèse nécessitera des navires d’une capacité d’au moins 250 000 tonnes. Enfin, le gouvernement prévoit également la construction d’une centrale hydroélectrique, car la centrale thermique actuelle à Booué, avec une capacité variant de 400 à 600 mégawatts, ne sera pas suffisante pour soutenir l’exploitation minière qui exigera une puissance multipliée par trois par rapport à celle de Poubara 2.