Industries extractives : Bilie-By-Nze interpelle le gouvernement, « À quand la transparence véritable ? »

Le rachat par l’État gabonais des actifs de Tullow Oil Plc, financé à hauteur de 220 millions de dollars par une filiale moyen-orientale du trader Gunvor, relance le débat sur la gouvernance des ressources naturelles au Gabon. Alors que les autorités avaient présenté cette opération comme un rachat « par le Trésor, sans endettement », l’ancien Premier ministre et ancien candidat à la présidentielle du 12 avril 2025, Alain Claude Bilie-By-Nze, dénonce une réalité bien différente.
Dans un message publié sur son compte X, il lance une interpellation directe à l’exécutif qui est désormais incarné par Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République et chef du gouvernement. « Par cet acte, l’État gabonais a renforcé sa dépendance vis-à-vis de Gunvor alors que les autorités avaient fait croire qu’il s’agissait d’une acquisition par le Trésor, sans endettement. À quand la transparence véritable dans les industries extractives ? », a-t-il écrit.
Des montages financiers sous haute opacité
Ce rachat intervient un an après celui d’Assala Energy pour près de 800 millions de dollars, également facilité par Gunvor. Pour Alain Claude Bilie-By-Nze, il s’agit moins d’un renforcement de la souveraineté pétrolière que d’un enchaînement de financements privés opaques engageant les ressources nationales sans véritable contrôle citoyen.
Les conditions de ces accords, facilités de prépaiement, contrats d’approvisionnement en brut, absence d’appel d’offres, interrogent sur les marges de manœuvre réelles de l’État et sur les concessions faites au profit de groupes internationaux.
Un appel à l’ouverture des données et à un débat public
Plusieurs voix rejoignent l’ancien Premier ministre pour réclamer la publication intégrale des accords signés avec Gunvor, tant sur le rachat de Tullow Oil que sur celui d’Assala. Quels volumes de brut sont adossés ? Quelles garanties ont été données ? Quel est l’impact à moyen terme sur la dette publique et les recettes pétrolières ?
Alors que le pétrole reste la principale source de revenus du Gabon, l’opacité qui entoure ces transactions remet en question les principes de reddition de comptes et de souveraineté économique prônés par les autorités actuelles depuis transition entamée le 30 août 2025. En posant la question-clé, « À quand la transparence véritable ? », Bilie-By-Nze pourrait bien avoir lancé le débat structurant que le pays n’a jamais véritablement eu sur la gestion de ses ressources stratégiques.
GMT TV