Index Mo Ibrahim : détérioration de l’efficacité de l’administration publique entre 2017 et 2021
Malgré des effectifs conséquents et des moyens colossaux mis à sa disposition avec notamment plus de 700 milliards de FCFA par an, l’administration publique gabonaise reste loin d’être efficace. 35ème dans ce domaine sur le continent avec un score de 43,3 sur 100, l’administration publique gabonaise a connu une détérioration accélérée entre 2017 et 2021. Une situation qui impacte négativement aussi bien la capacité du système statistique, la mobilisation des ressources fiscales et la gestion budgétaire et financière.
Situé à des niveaux stables entre 2005 et 2009 avec une augmentation de 19,4% en 6 ans, les effectifs des différentes administrations publiques ont littéralement explosé depuis lors. Établi à 73 345 agents publics en 2009, l’Etat gabonais compte aujourd’hui pas moins de 105 851 fonctionnaires pour un ratio fonctionnaire/population de 55 pour 1000. Loin de garantir un niveau d’efficacité suffisant, ce nombre d’agents publics semble plutôt freiner l’efficience de l’administration comme le révèle l’index Mo Ibrahim.
En effet, avec un score de 43,3 sur 100, l’administration publique gabonaise a connu une détérioration accélérée entre 2017 et 2021. Renforçant les faiblesses dans les domaines de la capacité du système statistique, la mobilisation des ressources fiscales, la gestion budgétaire et financière, même si les deux premiers ont respectivement connu entre 2017 et 2021 une progression et un redressement, cette détérioration de l’efficacité de l’administration a un fort impact négatif sur une potentielle diversification économique.
Si on y ajoute l’absence de transparence des archives publiques confirmée d’ailleurs par la disparition des rapports d’exécution budgétaires produits par la Direction générale du Budget et des Finances publiques (Dgbfip), on obtient une administration en grande difficulté. Des difficultés entretenues au regard de la faiblesse des dispositifs de lutte contre la corruption au sein des institutions d’État (39ème sur 54 pays africains). À noter que cette corruption, déjà endémique au sein des administrations publiques, s’étend de plus en plus au sein du secteur privé et des procédures de passation de marchés publics.