Gros Bouquet : plus d’une centaine de détenus libérés après une descente du procureur général

Le 28 mars 2025, une descente du procureur général de la Cour d’appel de Libreville, Dr Eddy Minang, à la prison centrale de Libreville, quartier Gros Bouquet, a conduit à la libération de plus d’une centaine de détenus, rapporte SOS Prisonniers Gabon (SPG). Parmi ces derniers, « maman Brigitte », incarcérée depuis février 2014 sans jugement, et Armand Penda, qui avait déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux dans « des conditions litigieuses ». Ces libérations font suite à la découverte de nombreux cas de détentions abusives, de dossiers disparus et de peines expirées.

Le procureur général a pris cette initiative pour remédier à une situation carcérale alarmante, où des détenus restaient incarcérés bien au-delà des délais légaux faute de suivi judiciaire. Cette action du procureur général met surtout en évidence les failles du système judiciaire gabonais. Pour tenter d’y remédier, il a été décidé que les prochaines sessions criminelles donneront priorité aux dossiers les plus anciens.

Une intervention qui révèle des dysfonctionnements judiciaires

Cette situation illustre les limites de la justice gabonaise, notamment en matière de détention préventive. L’absence de suivi des dossiers et la lenteur des procédures judiciaires entraînent des incarcérations prolongées, parfois sans fondement légal. La descente du procureur général, bien qu’exceptionnelle, devrait interpeller les autorités sur la nécessité d’engager des réformes structurelles afin d’humaniser le système carcéral gabonais et améliorer les conditions de travail des magistrats.

SOS Prisonniers Gabon, qui suit de près ces affaires, salue cette initiative et appelle à des visites régulières dans les prisons pour assurer un meilleur contrôle des détentions. L’ONG espère que cette prise de conscience mènera à des actions concrètes pour garantir une justice plus efficace et respectueuse des droits des détenus. S’adressant aux personnes libérées, SOS Prisonniers Gabon les a appelés à une prise de conscience afin qu’ils tirent les leçons de ces années d’incarcération.