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Gabon : vers la fin du bicéphalisme politique

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Au terme des travaux du Dialogue national inclusif (DNI) qui a captivé l’opinion un mois durant, 1 000 recommandations sur les 38 140 contributions des gabonais ont été actées par les commissaires. Au titre de celles-ci, la suppression du poste de Premier ministre chef du gouvernement et le maintien du vice-président toujours nommé par le président de la République. Un choix qui fait basculer le pays d’un régime semi-présidentiel vers un régime présidentiel.

Si des critiques se faisaient vives sur la pertinence de conserver la fonction de Premier ministre chef du Gouvernement, pourtant responsable devant l’Assemblée nationale, les conclusions du Dialogue national ont tranché. Si cette recommandation venait à être reprise dans la future constitution, le président de la République disposerait dès lors de prérogatives renforcées.

Le président de la République seul maître de l’exécutif

Hérité de la 5ème République française, le principe du bicéphalisme en vigueur au Gabon prévoit un partage du pouvoir exécutif entre le président de la République, qui fixe la politique de la nation, et le Premier ministre, qui la met en œuvre. Si le président jouit d’une irresponsabilité politique, le chef du gouvernement qu’il nomme et défait, est lui responsable politiquement devant l’Assemblée nationale. Une responsabilité qui a pour corollaire la possibilité pour la chambre basse du parlement de faire tomber le gouvernement par le mécanisme d’une motion de censure. 

Cependant, en dépit du fait que le président de la République nomme un Premier ministre sorti du parti majoritaire à l’Assemblée nationale, la pratique du pouvoir a très souvent dépossédé le chef du gouvernement de son autorité, au profit du seul président. Si au cours des débats l’autre option préconisée était celle d’un régime parlementaire, auquel cas le Premier ministre serait le véritable maître du pouvoir exécutif, le régime présidentiel voulu par les gabonais devrait encore susciter plusieurs interrogations quant à sa mise en œuvre. 

En effet, si en la matière le système présidentiel le plus élaboré est celui en vigueur aux Etats Unis, difficile de dire si les constituants gabonais choisiront de l’appliquer intégralement, ou feront le choix d’une forme hybride. Pour le cas américain, bien que le chef de l’Etat soit le seul maître de l’exécutif, il partage son pouvoir avec le parlement, notamment en ce qui concerne le vote du budget, ou encore la politique extérieure.  

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