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Gabon : seulement 2% du budget national consacré à l’agriculture

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Le secteur agricole au Gabon reste largement sous-évalué malgré son potentiel à contribuer à la diversification économique et à la réduction de la pauvreté. Le projet de loi de finances 2025 alloue une part relativement faible des ressources au développement agricole, malgré les recommandations du FMI d’accroître les investissements dans ce secteur clé. En 2024 par exemple, seulement 2% du budget national, soit environ 50 milliards de FCFA, était consacré à l’agriculture incluant la masse salariale, un montant jugé insuffisant pour développer durablement ce secteur.

Le FMI a rappelé en mai dernier, l’importance de réduire la dépendance aux importations alimentaires, qui représentaient encore 60 % de la consommation nationale en 2023. Cette dépendance alourdit la balance commerciale du Gabon et accentue sa vulnérabilité aux fluctuations des prix internationaux. Les partenaires techniques et financiers recommandent une augmentation des investissements agricoles pour promouvoir la production locale, améliorer la sécurité alimentaire et créer des emplois dans les zones rurales.

Des efforts insuffisants

La loi de finances 2025 prévoit une hausse modeste des investissements dans l’agriculture avec une enveloppe supplémentaire de 5 milliards de FCFA, mais ce montant reste en deçà des attentes pour une réelle transformation du secteur. Le gouvernement envisage également de créer un fonds d’investissement agricole de 10 milliards de FCFA, destiné à soutenir les petits exploitants et à encourager les initiatives privées dans l’agriculture. Là encore cette approche demeure insuffisante. 

Cependant, les administrateurs du FMI ont noté que les initiatives actuelles manquent de coordination et de vision stratégique. Le manque d’infrastructures agricoles, de technologies modernes et d’accès aux financements freine encore le développement de ce secteur. La modernisation des infrastructures agricoles, notamment dans les zones rurales, est essentielle pour améliorer la productivité et la compétitivité du secteur, tout en renforçant la résilience climatique. 

Le Gabon, exposé aux effets du changement climatique, pourrait subir des pertes économiques importantes si des mesures d’adaptation ne sont pas mises en place rapidement. Le gouvernement envisage d’intégrer des mesures de résilience dans ses plans agricoles, en investissant dans des technologies et des pratiques agricoles durables. Il est d’ailleurs curieux que ces réformes liées au secteur agricole ne soient pas inscrites dans le projet de nouvelle constitution, alors même que ces enjeux sont cruciaux.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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